On parle souvent de l'intégration (en bien, en mal...), des étiquettes (en bien, en mal...) et de la médication (en bien, en mal...). Je ne ferai pas la démonstration des pour et des contres des trois sujets, mais j'aimerais plutôt vous partager ma réalité en toute simplicité dans quelques textes à saveur éditoriale.
Premièrement, au sujet de l'intégration, nous vivons à la maison trois versions différentes. En fait, notre système scolaire offre deux modèles: l'intégration dans une classe régulière avec des services (parfois présents, parfois absents...) ou l'intégration en classe à effectifs réduits intégrées dans une école dite normale (il existe aussi quelques écoles spécialisées, je ne connais pas le sujet).
Depuis son préscolaire, ma fille fréquente une classe d'adaptation scolaire, à effectifs réduits, en langage, dans une école de quartier . Elle participe aussi à des activités parascolaires de l'école comme tous les autres enfants et va au service de garde quelques jours par semaine selon notre horaire. Elle fut inscrite à plusieurs activités de loisirs de la ville ouvertes pour tous et c'est seulement depuis un an qu'elle pratique des sports adaptés: soccer, Gymn-Eau, etc... En septembre, elle ira encore à la même école pour consolider ses acquis et réduire son anxiété. Elle y sera véhiculée en berline.
Mon fils commencera son préscolaire (maternelle 5 ans) en août à l'école de notre nouveau village. Il sera donc intégré, avec une cote 99 (en attente d'un nouveau diagnostic) et j'attends une future rencontre avec la direction pour présenter mon fils, voir ce qu'ils prévoient comme service(s) pour vivre une belle intégration et surtout donner le goût de l'école à ce dernier. Attention, il a très hâte, il est curieux, il aime apprendre, mais je sais aussi que quand ça part mal en maternelle, c'est tout le parcours scolaire qui en souffrira... Heureusement, il a aussi eu des services de scolarisation 4 ans et une équipe, composée de son éducatrice spécialisée et d'une orthopédagogue, nous aidera pour la transition.
De plus, je suis aussi du beau monde l'éducation! J'ai vécu toutes sortes de situations d'apprentissages avec autant de clientèles différentes: préscolaires, primaires, secondaires, québécoises, inuit, adaptation scolaire, régulières, intégration officielle, intégration officieuse, etc... J'ai toujours eu une ouverture aux différences et même un certain talent avec les enfants qui nous arrivent avec un gros bagage tant au niveau académique que du comportement. Avant d'être moi-même un parent, mon principal objectif, bien avant les bulletins et les résultats (chiffrés, en % ou en lettres), c'était de voir les yeux briller de mes élèves. Tous mes élèves.
Vous savez, cette petite étincelle qui passe parfois trop rapidement dans le regard des enfants quand ils viennent de découvrir quelque chose ou enfin de comprendre quelque chose. Je carburais à ces petites étoiles... Je voyais mon métier d'enseignante comme celui d'une vendeuse d'idées et toutes les réussites, aussi petits soient-elles, étaient ma drogue, ma motivation.
Maintenant que je suis maman à mon tour, j'ai un énorme respect pour tous les parents. Ce n'est vraiment pas facile comme vocation... Et avec les devoirs, le travail et les extras (si comme moi, vos enfants ont des thérapies en ortho, ergo et cie), je trouve la conciliation très difficile. Ça demande énormément d'organisation, de patience et surtout d'amour. Et avec ma vie actuelle, je me retrouve avec mes propres enfants qui ont des besoins particuliers en plus de ceux que j'ai en classe. Je fréquente quelques collègues, je participe à la vie de l'école et je constate toutes sortes de situations. Des heureuses... Et des moins heureuses...
Parfois, c'est une question de diagnostic, combien d'enfants ne fonctionnent pas bien pour "x" raison, sans toutefois avoir des services auxquels ils auraient droit (ainsi que les parents) parce qu'ils ne sont pas encore identifiés et/ou évalués? Ensuite, il y a aussi une question d'acceptation: les parents se ferment les yeux (et je les comprends, ça fait si mal...), les enfants ne sont pas bien acceptés par leurs pairs et/ou le personnel enseignant. D'autres fois, c'est aussi une question d'ignorance. Il y a des gens qui s'en font trop mais aussi d'autres qui ne s'en font pas assez. Et ici, je ne parle pas seulement du parent ou de l'enseignant. Il y a un grand nombre d'adultes qui entourent un enfant et eux aussi peuvent sonner l'alarme: pédiatre, psychologue scolaire, éducatrice du service de garde ou de CPE, voisins, amis, famille, etc... Ne dit-on pas que ça prend un village pour élever un enfant?
Je croise encore des jeunes qui arriveront énormément hypothéqués au secondaire, avec plus d'un an ou deux de retard académique, mais aussi un estime personnel qui frise le zéros, alors que depuis qu'ils sont petits, ils travaillent fort, ils font de leur mieux, sans réussir... Il y a aussi les gauches, les brouillons, les lunatiques, les tannants, les fatigants, et tous les autres dont les différences les isolent de plus en plus. Dommage, ils commenceront leur secondaire et les chances de le quitter avant l'obtention du fameux diplôme seront des plus grandes sans parler de tous les troubles de comportement possibles.
Donc, comme maman, j'ai dû faire des choix, des deuils et des demandes pour mes enfants. Ils sont différents et ils ont des besoins différents, comme chaque enfant. Je ne suis pas rassurée pour autant, je connais les limites de notre système scolaire et celle de mon budget. Je ne peux pas offrir à mes enfants tous les services de réadaptation dont ils ont besoin au privé. Au public, les listes sont tellement longues et les règles changent d'année en année. Même si mes deux enfants ont seulement 19 mois de différence, les offres de service ne sont plus les mêmes. Et ce n'est pas parce que j'étais plus sensibilisée au deuxième que cela a été plus facile. Même avec une référence de ma pédiatre à ses 18 mois pour mon fils, il ne recevra pas ses premiers services de réadaptation avant ses 5 ans (ici, j'en aurai long à partager...).
Tout ça pour dire que je crois qu'il n'y a pas un seul modèle d'intégration possible ni souhaitable. Que chaque enfant est différent et qu'il a des besoins différents. La plupart du temps, ils sont par contre comblés par la vie de classe et l'équipe des adultes qui l'entoure. Mais que souvent, il faut aussi être vigilant et veiller sur notre plus grande richesse: nos enfants. Comme maman et enseignante, je ne trouve pas ça facile. Je ne veux pas être étiquetée à mon tour, pourtant, c'est ce que je suis: la maman de deux enfants différents, ayant des handicaps et des besoins particuliers.
Alors, comme parent, je vais faire de mon mieux et si un jour, je ne vois plus les yeux de mes enfants briller, je saurai qu'il sera temps de nous réajuster... Et si jamais on vous appelle et on s'inquiète pour vos enfants, s.v.p., après la grosse boule dans la gorge et votre propre peine, prenez quelques minutes pour vous mettre à la place de votre enfant. Est-il heureux? Depuis quand n'avez-vous pas vu des étoiles dans ses yeux? Un sourire aux lèvres?
Intégrer ou pas un enfant, là n'est pas la vraie question. L'intégration ne se vit pas qu'en classe, c'est une question de société. C'est aussi malheureusement un sujet des plus politisés, mais au-delà de ces préoccupations financières et sociales, est-ce que nos enfants sont heureux là où ils sont? Que peut-on faire, nous, comme parent, à la base?
Et vous, quelle est votre vision de l'intégration?
A-t-elle changé depuis les dernières années?
Depuis que vous êtes parent?
bonjour mon fils qui a maintenant 14 ans est dyspraxique et a un probleme de dysorthographie.Il a frequenter l'école ordinaire pour son primaire, il a recu de l'aide mais pas autant qu'il aurait eu besoin.Maintenant il frequente une ecole pour enfant avec difficulte.Il est en secondaire un.Je n'ai jamais vu mon fils aussi heureux.Il apprend a travailler le bois, l'an prochain il apprendra la cuisine et ca tout en continuant ses autres matieres academique.
RépondreEffaceroh la la... je pourrais en parler longtemps également.
RépondreEffacerVive le dépistage précoce. C'est la première des choses.
Je les reçois, les élèves, en première secondaire. Les plus outillés pour réussir :
- ont une bonne connaissance des outils technologiques qu'ils utilisent (ordinateur, lexibook, etc.);
- ont eu (ou continuent d'avoir) un suivi orthopédagogique personnalisé, pour savoir passer par-dessus les difficultés et avoir des stratégies pour réussir;
- ont des parents qui collaborent et offrent leur aide (identifier combien de minutes de travail sont faites le soir, superviser l'agenda à la maison, aider pour l'étude...).
C'est en dialoguant avec l'élève, ses parents, que l'on devient plus efficace et qu'on voit si l'enfant est bien classé, si le service offert est le meilleur pour lui.
Ayant adapté ma pratique de l'enseignement au fil des années, il est plutôt facile, je constate, d'intégrer des élèves qui présentent des troubles d'apprentissage. J'aimerais par contre avoir moins de tâches connexes à réaliser à l'extérieur de la classe (ce qui alourdit mes journées) afin de consacrer davantage de temps à du tutorat individualisé, de la recherche de matériel, de la lecture sur les pratiques actuelles en éducation.