2.8.10

Qu'est-ce que la dyspraxie?

Comment pouvons-nous intervenir auprès des élèves atteints de la dyspraxie?

Isabelle Vaillancourt (octobre 2005)


Qu’est-ce que la dyspraxie?

Définition

La dyspraxie est un trouble neurologique de la coordination, de l’organisation et de la programmation motrice. Les études estiment qu’environ 10% de la population est atteint de ce trouble. On distingue deux types de dyspraxie soit la dyspraxie orale et la dyspraxie motrice.

La dyspraxie orale est un trouble de la coordination des muscles de la langue, des lèvres, de la mâchoire et du palais. En fait, l’enfant a de la difficulté à transformer les sons en mots.

La dyspraxie motrice est un trouble de coordination des muscles et des articulations ( bras, poignets, doigts, hanches, jambes, chevilles…) afin d’enchaîner une séquence de mouvements et de gestes qui permettent à l’enfant de réaliser la tâche prévue comme monter un escalier ou faire de la bicyclette. La dyspraxie motrice renferme aussi un trouble visuo-spatial, c’est-à-dire que l’enfant produira des gestes et des mouvements inappropriés au contexte ou qu’il aura de la difficulté à coordonner ses yeux avec les mouvements exécutés par ses mains.

Les manifestations des difficultés des élèves atteints de la dyspraxie

L’élève atteint de la dyspraxie orale a de la difficulté à contrôler le débit et l’intensité de sa parole ainsi qu’à articuler des mots correctement. Il a aussi un retard au niveau du développement langagier.

La dyspraxie motrice est la cause de beaucoup de difficultés dès le préscolaire. On peut noter des difficultés tant au niveau de la motricité fine que de la motricité globale. En effet, l’enfant a autant de peine à faire des casses têtes qu’à monter ou descendre des escaliers. De plus, un retard au niveau des actions motrices de base comme marcher, s’asseoir, se lever, se rouler est observable. L’enfant dyspraxique d’âge préscolaire tombe fréquemment puisqu’il a des problèmes d’équilibre. D’autre part, il a de la difficulté au niveau de l’habillement (boutonner un chandail, lacer ses chaussures), des habiletés scolaires (tenir son crayon, découper, colorier…), des jeux d’adresse (courir, sauter, lancer ou attraper une balle) et de l’alimentation (tenir les ustensiles, verser des liquides).

L’enfant dyspraxique d’âge scolaire a les mêmes difficultés que l’enfant d’âge préscolaire avec peu ou pas d’amélioration. En plus, il a de la difficulté à écrire, à copier les informations du tableau et à faire son sac d’école. En mathématique, il a de la difficulté à utiliser correctement certains instruments comme la règle, le compas et le rapporteur d’angles. Lors d’activités artistiques, des tâches comme la peinture ou la danse sont complexes pour lui. Finalement, en éducation physique il a de la contrariété à réaliser des activités telles que courir, sauter, lancer ou attraper une balle.

Recommandations et pistes d’intervention

Tout d’abord, dès que l’on soupçonne qu’un élève est peut-être atteint de la dyspraxie, il est important d’obtenir une évaluation complète en neuropsychologie parce que celle-ci permettra de définir la nature et l’origine des difficultés. À ce moment, le professionnel saura orienter les interventions de façon appropriée.

Dans un premier temps, il est clair qu’un plan de rééducation en ergothérapie ou en orthophonie sera nécessaire. Ce plan de rééducation orientera certainement la rédaction du plan d’intervention scolaire. Il va de soi que l’enseignante aura à travailler de concert avec l’ergothérapeute ou l’orthophoniste. Outre cela, l’enseignante pourra mettre en œuvre certaines interventions qui favoriseront le développement global de l’enfant dyspraxique. Elle pourra entre autre proposer des activités permettant de travailler la dextérité fine comme des jeux de legos, des jeux Architek (il existe plusieurs niveaux),ou même des jeux d’assemblage magnétique. Elle devra tenir compte du fait que l’enfant dyspraxique apprend plus aisément les gestes et les mouvements et/ou les séquences de mouvements étape par étape. De plus, pour aider l’élève atteint de la dyspraxie, l’enseignante peut établir une routine courte et donner des explications claires et concises. Finalement, il serait préférable que le professeur discute avec l’élève des contraintes de l’espace et qu’il décide ensemble des stratégies ou des moyens à mettre en exécution.

Écriture et lecture

Premièrement, il est essentiel de limiter l’écriture manuelle. Pour ce faire, l’enseignante pourra lui proposer des exercices troués. Lors de la prise de notes, elle pourra photocopier les notes d’un autre élève ou demander à un élève d’écrire sur du papier carbone. L’idéal serait que l’élève dyspraxique apprenne le clavier dès son plus jeune âge et qu’il ait en tout temps son propre ordinateur en classe. Toutefois, pour l’élève qui fait l’apprentissage de l’écriture, il existe différents moyens qui aident l’élève à intégrer ce processus. Le professeur pourra, entre autre, se servir de la technique kinesthésique. À ce moment, elle aura à guider la main de l’élève en émettant verbalement des commentaires sur le tracé (tourne vers la gauche, vers le bas) et en évitant de lui faire regarder ce qu’il trace. De cette façon, il n’aura qu’à se concentrer sur les lettres qu’il trace. En lecture, l’enseignante devra privilégier des textes d’écriture script de grand format et qui contiennent de grands espaces entre les mots. Elle devra aussi l’entraîner à suivre du doigt le texte lors de ses lectures.

Mathématiques

En premier lieu, l’enseignante ne devra pas insister sur l’utilisation de ses doigts pour le dénombrement ou le calcul puisque l’enfant dyspraxique n’arrive pas à distinguer les objets ou les doigts qu’il a déjà comptés de ceux qu’il n’a pas encore été compté. D’autre part, elle veillera à ce que la reproduction des figures géométriques se fasse grâce à un support.

Estime de soi

L’enseignante devra porter une attention particulière au développement de l’estime de soi de l’enfant dyspraxique. En outre, il se sent très souvent incompétent dans presque tout ce qu’il entreprend et ses difficultés le gênent. Ceci, le pousse à s’isoler des autres, donc à ne pas vouloir participer aux activités de groupe ou à travailler avec ses pairs. À cet effet, il est important de rappeler régulièrement à cet élève qu’il a des talents et de belles qualités. D’autre part, les élèves le perçoivent habituellement comme un malhabile et le rejettent pour cette raison. Par exemple, il sera fréquemment choisi le dernier pour former une équipe en éducation physique C’est pour cette raison qu’il est essentiel d’expliquer aux élèves ce qu’est la dyspraxie et qu’ils comprennent ce que ressent l’élève atteint de ce trouble. De plus, l’enseignante pourra lui enseigner à affronter les taquineries, lui montrer à répondre aux autres et à tourner les commentaires négatifs en blague.

Référence

L’article La dyspraxie a été rédigé par le neuropsychologue, directeur de la clinique d’évaluation neuropsychologique et des troubles d’apprentissages de Montréal.

9 commentaires:

  1. j'ai moi meme un enfant dyspraxique, il n'aime pas l'ecole il souffre d'y allez il n'a pas de copains, il joue dans la cour tous seul il n'aime pas le sport il veulent pas de lui, il rentre toujours en pleurant le soir, on se moque de lui,il le trouve bizzard c'est ces mots il a dix ans que doi-je faire, une maman déssespépee.merci

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  2. j ai un garcon de 8 ans qui est egalement dyspraxique , nous avons choisi de vivre en region éloignée, quel bon choix nous avons fait . dans l'école qu il frequente il y a que 23 eleves dans tout les niveaux , le positif la dedans c est que les enfants forment comme une famille , il n y a pas personne qui est mis de coté et l encadrement est excellente , nous avons tout le support espéré ...je suis consciente qu on peut pas tous faire ce choix mais je le verrais pas dans un classe de 30 eleves , ca ferait certainement toute une difference

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  3. moi aussi j'ai une fille dyspraxique et elle est un peu comme anonyme du 16 juin. moi j'aimewrais savoir si c'est un handicap d'etre dyspraxique. Et si on a droit a des subventions pour payer les accessoires que l'on doit acheter a notre enfant pour qu'il puisse travailler a son propre rythme. Déjà que ces enfants se sentent différents des autres.

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    1. info pour anonyme du 31/10/12
      en Belgique l'AWIPH accorde des subventions pour l'achat du petit matériel scolaire, dans le cas de la dyspraxie(crayons(faber castel) et règles adaptées...)
      il me semble que la subvention annuelle est de 500 euros...
      dans le cas ou l'habitation doit être adaptée a l'enfant(transformation de la salle de bain par exemple)l'AWIPH peut aussi intervenir....
      par contre il me semble que la dyspraxie n'est pas encore reconnue par l'Inami(équivalent a la secu)
      je crois qu'en France et au Québec par contre c'est le cas...d’après ce que je peux avoir lu sur le net

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  4. voir la conférence et le livre de Caroline Huron sur l'enfant dyspraxique ... plein de bon sens et de "trucs" pour pallier a cela...... BON COURAGE !!!

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  5. J'ai 1 garçon Dispraxique qui est maintenant rendu a 20 ans. Il détestait et l'école et les sports et à subie les moqueries et souvent les coups de ses congénères jusqua la 3e année. Puis nous avons changer le milieu nouvelle école + aide scolaire pédagogie. Il s'est fait des amis (enfin) s'est intéressée au football et nous l'avons encouragé. Ce sport la beaucoup aider pour sa motricité mais surtout son estime de soi. A 18 ans James était joueur VIP de son club élite (WOW). Aujourd'hui son verbal est encore affecté mais il l'assume mieux, il travail a une copine des amis et surtout il est bien dans sa peau.

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  6. bonsoir moi ma fille est dyspraxie visio spacial j aimerais savoir si elle peut s en sortir qest si ilyas des cours pour les parent au quebec.

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    1. Je connais le cas d'une femme qui a suivi une formation en neuroplasticité pour aider l'apprentissage de son fils souffrant de dyspraxie motrice.

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  7. Des cours pour parents? Je ne crois pas.. On apprend au fil des thérapies ;)

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