J'ai la chance de porter deux chapeaux, celui d'une enseignante de français au secondaire depuis 1998 et depuis quelques années, celui de mère de deux enfants présentant divers troubles d'apprentissage.
Je vais donc tenter de présenter comment se vit (ou pourrait se vivre) la rencontre du plan d'intervention de ces deux perspectives.
Préparation de l'enseignante
À mon école, quand un élève présente un trouble d'apprentissage, c'est normalement l'enseignante-ressource qui accueille le parent et son enfant pour le plan d'intervention. Elle peut être accompagnée de la tutrice de l'élève. Fréquemment, il arrive que le plan fait en 6e année soit reconduit dans sa presque totalité, s'il cerne bien les difficultés et forces de l'élève et si les mesures d'adaptation sont adéquates et efficaces. La plupart des parents sont présents, mais il arrive aussi que le plan soit envoyé à la maison, signé, puis retourné et déposé dans le dossier d'aide particulière de l'enfant.
L'enseignante-ressource informe tous les enseignants de cet enfant des mesures d'adaptation mises en place et qui sont prescriptives. Que ça soit de donner le 1/3 plus de temps, fournir un lexibook, donner les textes à l'avance, relire des passages de textes...
Si en cours d'année le parent ou l'équipe-école note un changement ou s'il y a du nouveau dans le dossier (rendez-vous prochain chez le pédiatre pour un changement de médication, par exemple), nous nous assurons d'avoir l'heure juste et de s'ajuster.
Il est important que tous les rapports, toutes les mesures d'adaptation soient notées au dossier. J'en reparlerai certainement plus tard, mais si vous souhaitez en savoir davantage sur tout ce qui concerne les mesures d'adaptation et la loi du MELS, visitez le site du RÉCIT en adaptation scolaire.
Préparation du parent
Je vais m'inspirer des parents que je rencontre dans le cadre de mon travail ainsi que de mon expérience lors de la rédaction des plans d'intervention de mes enfants au centre de réadaptation et à l'école.
- Apporter tous les rapports. Le centre n'a pas le rapport de l'audiologiste ? En voilà une copie ! Normalement, les dossiers doivent s'acheminer mais en cas de perte ou d'oubli, vaut mieux arriver bien équipée.
- Avoir un plan dans la tête. Fixer les priorités que nous souhaitons pour nos enfants. Tant mieux si cela concorde avec la vision des intervenants; dans le cas contraire, nous pouvons exprimer notre point de vue s'il est bien préparé dans notre esprit.
- Ne pas être gênée de faire ajouter un point au plan d'intervention. Par exemple, même si cela ne concerne que le printemps 2012, j'ai fait ajouter au plan d'intervention de mon fils que je souhaitais qu'il soit inclus dans un groupe «habiletés sociales / préparation à la maternelle».
- Verbaliser ce que l'on observe à la maison. Un enfant avec de multiples troubles d'apprentissage qui ne peut être concentré pour les devoirs et leçons que vingt minutes le soir, par exemple, c'est une information très précieuse pour les enseignants. On adapte, on réduit la charge de travail, on va à l'essentiel.
- Dans certains cas, le plan d'intervention est rédigé au fur et à mesure de la progression de la rencontre. Dans d'autres, les notes d'observation et l'historique de l'enfant font en sorte que le plan est rédigé au brouillon et présenté au parent lors de la rencontre. Et pourquoi pas en demander une copie à l'avance ? Un ou deux jours avant ? Ça permet d'être mieux préparée à la rencontre.
- On craint une confrontation, on hésite à faire valoir nos arguments, on est intimidée par le vocabulaire ou par les personnes présentes à la rencontre ? Raison de plus de bien se préparer avant. On se fait «coacher» par les spécialistes qui côtoient notre enfant (ortho. ou ergo. du privé ou d'un centre de réadaptation, orthopédagogue, etc.) et même, ces personnes peuvent nous accompagner pour présenter le dossier de notre enfant ou expliquer clairement les besoins de l'enfant.
N'hésitez pas à partager vos conseils en laissant un commentaire. Je les ajouterai dans des mises à jour du billet au fil du temps.
Chère Isabelle, nous sommes chanceuses de t'Avoir dans notre équipe!
RépondreEffacerTes deux chapeaux te vont bien et on en profite, merci.
Voir un plan dans ma tête sera mon prochain défi. Des fois, le quotidien est tellement prenant qu'on oublie le plus important.
Je partage aussi l'idée d'utiliser un calendrier virtuelle (ou format papier) pour y inscrire les prochaines dates et ainsi, si on ne reçoit pas de nouvelle de l'école ou du centre, on peut les relancer!
Merci encore!
Très intéressant comme info. Peut-être un petit complément d'info: en principe les plans d'intervention se régident en équipe multidisciplinaire: l'enseignant bien entendu mais aussi les professionnels non-enseignants (psychologue, psychoéducateur, éducateur spécialisé). La direction est quelquefois présente aussi. Je pense que ça pourrait être pertinent de mentionner cette information puisque plusieurs parents sont déstabilisés de se retrouver assis devant plusieurs intervenants. Et c'est malheureusement ce qui fait qu'ils se sentent souvent mal d'apporter leur point de vue ou de s'affirmer face aux objectifs et/ou moyens d'intervention choisis selon mon expérience. Plusieurs chapeaux ici aussi: je suis maman mais aussi psychoéducatrice et j'enseigne au collégial en éducation spécialisée.;)
RépondreEffacerC'est vrai que c'est impressionnant tous ces spécialistes autour de la table... en fait, souvent d'un côté... et nous de l'autre !!!
RépondreEffacerMoi ce qui m'a étonnée au premier plan d'intervention c'est qu'on commence par nommer les forces de l'enfant, puis ses difficultés, et on se sert ensuite de ses forces pour contrer les lacunes.
Ce que j'apprécie du secondaire, c'est que fiston est présent à la rencontre et donc directement impliqué dans ce qui le concerne !
So a raison, il peut souvent y avoir plusieurs personnes autour de la table lors d'un plan d'intervention ! En fait, je pense que cela peut varier en fonction des écoles, puis en fonction des particularités de l'élève.
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