Les moments de bonheur qui passent

Avant d’avoir des enfants, il y avait parfois les «5 à 7».

Quand j’ai eu un, puis deux enfants, j’en suis venue à avoir des «5 à 7» d’une différente nature. Je m’en faisais beaucoup au sujet de la routine, de ce qu’il y aurait à table (et je ne vous parle même pas des rigidités alimentaires qui venaient mettre du piquant dans notre rituel du souper…), de la fluidité des étapes qui allaient suivre : bain – dodo.

Depuis que ma fille est en première année, on a ajouté au concept des «5 à 7» la période de devoirs.  Si on essaie de faire les devoirs les plus difficiles le weekend, il y a toujours les mots de vocabulaire et la révision des leçons en semaine. 

Et quand on a une fillette qui manque naturellement d’attention et qui manifeste beaucoup d’hyperactivité, certaines soirées sont… vous pouvez vous imaginer !!

Cette semaine, pendant que je terminais le rangement de la cuisine, ma fille s’est mise dans la tête de montrer à son jeune frère de 4 ans les rudiments du jeu d’échecs.  Elle a reçu ce jeu à Noël puisqu’à l’école, tous les élèves sont initiés à ce jeu.

Disons que la partie s’est terminée en queue de poisson.

Sophie m’a invitée à aller jouer avec elle.  Elle s’était installée par terre, dans le corridor des chambres.  Elle a installé à nouveau les pièces.  Elle a fait le tirage pour savoir qui commençait à jouer.


Et là, devant mes yeux, nous étions en train d’avoir un moment de bonheur.

Ma fille était complètement ancrée dans son activité, regardait les pièces, tentait de placer ses pions, c’est le cas de le dire. On discutait de la position des pièces, des mouvements qui sont proscrits…

Notre partie a duré quinze minutes.

Oui, comme vous, je trouve parfois les retours à la maison intenses, avec des situations à dédramatiser, de l’épuisement généralisé.  Mais quand ces moments de bonheur passent, je les saisis tous au passage.