Dans certaines familles, lorsque la dyspraxie est diagnostiquée chez un des enfants, un autre suit, pas très loin, dans les évaluations, les diagnostics et tout ce qui s'ensuit. Il arrive que la dyspraxie soit répandu chez plus d'un de vos enfants ou qu'un autre trouble (TDA/H, anxiété, dyslexie, trouble d'opposition, déficience intellectuelle, TED, alouette...) fasse partie de votre famille.
Pour des "chanceux", comme nous, il reste des enfants sans cote dans la famille.
C'est le cas chez moi de notre fils. Il suit sa soeur, 17 mois de différence et pourtant, maintenant qu'ils sont grands, il n'y a que par la grandeur qu'on sait qui est le plus vieux.
Raphaël a toujours su que sa grande soeur était différente. Nous lui avons expliqué rapidement, dès qu'il a été en âge de comprendre. Il a suivi, semaine après semaine, à toutes les thérapies, toutes les évaluations, toutes les rencontres multi-disciplinaires. Il a hérité de toutes les adaptations faites dans la maison en l'honneur de sa soeur, profité du tableau de comportement, des routines imagées, des privilèges et tout le bataclan.
Il a développé sa patience (à suivre partout et juste attendre), sa compassion.
Raphaël sait qu'il est chanceux de trouver l'école facile, les sports amusants et les activités stimulantes. À 3 ans et demi, il nous demandait si lui aussi, lorsqu'il aurait 5 ans, il irait voir l'ergo et l'orthophoniste toutes les semaines. Maintenant, il applaudit sa soeur lors de chaque succès, il fait souvent un effort pour ne pas répondre à sa place lors des leçons et ne dit jamais "ben là, c'est facile!!" sachant que pour elle, rien n'est aussi simple.
Cette photo illustre bien mes deux enfants. Le téméraire, le singe, le sportif qui essaie tout et réussit partout. L'anxieuse, qui analyse tout, qui attend et regarde faire les autres, qui souvent n'essaie pas pour ne pas échouer ou le fait lorsque personne regarde et qui demande de l'aide même si elle voit bien que les autres savent tous le faire seuls.
Si vous avez d'autres enfants, je vous suggère ce livre.
http://www.editions-chu-sainte-justine.org/livres/moi-alors-128.html
Ce livre nous fait comprendre, du point de vue des frères et des soeurs, ce que c'est la vie avec un enfant différent. Il a lui aussi, sans le comprendre, un deuil à faire. Mais il mérite tout autant d'admiration de notre part, pour des choses bien différentes. Quand il offre à sa soeur de prendre sa main dans un stationnement parce qu'elle est dyspraxique, mon coeur fond. Mélina en est heureuse, et Raphaël croit qu'il fait une différence. Et il en fait toute une.
Après la lecture de ce livre, on donne le droit au frère ou à la soeur de vivre et d'exprimer ses émotions. On leur donne la permission de ne pas être parfait et de ne pas toujours avoir envie d'avoir un frère ou une soeur différent(e).
Le deuil, ce n'est pas que les parents qui le vivent. La pesanteur du quotidien, l'envie d'abandonner, la colère de ne pas être compris par l'enfant différent ou de ne pas pouvoir faire certaines choses parce qu'il est là.
Ce livre fait du bien!
De bons trucs. Une bonne dose de réalisme. Ce n'est pas rose, comme livre, mais ça remet les idées en place.
Sans le réaliser, on aura tous, au moins une fois, mis de côté l'enfant dit "normal" pour aider l'autre. Réflexe humain, mais qui peut laisser des séquelles.
Merci. C'est tellement pas évident pour "l'autre" enfant... Qui doit comprendre, s'adapter, vivre avec les crises, la fâtigue des parents.
RépondreEffacermerci ça va beaucoup m'aider car c'est justement ma fille "sans handicap" qui ne va pas bien du tout ! coincée entre son grand frère dys (de 13 mois de plus qu'elle)et sa petite soeur de bientôt trois ans !
RépondreEffacer