19.10.11
S.O.S Anxiété!
Je me sens bien interpellée par le sujet d’aujourd’hui. J’ai choisi de vous parler d’anxiété. C’est un sujet
dont on entend de plus en plus parler et qui touche plusieurs de nos enfants « dys », mais vous savez, l’anxiété ne touche pas seulement les enfants, elle peut toucher n’importe qui dans le cours d’une vie, même le plus fort des hommes!
Tranche de vie
Je commencerai par vous raconter mon histoire parce que je veux détruire un autre tabou! Je suis la maman d’Arianne, 7 ans, dyspraxique avec plusieurs problématiques associées tel le trouble anxieux. Notre fille a eu son diagnostic à 4 ans. Comme parents, nous savions que l’anxiété faisait parti d’elle depuis longtemps déjà. À 2 ans, elle manifestait déjà plusieurs signes. À 3 ans, elle s’en rendait malade et aujourd’hui à 7 ans, son sommeil (et le nôtre) est encore affecté par ce trouble mystérieux.
Nos visites chez les spécialistes m’ont fait réaliser que moi aussi, étant jeune, j’avais un trouble anxieux. J’avais oublié ou volontairement fait un "eject" de cette partie de ma vie, mais avec le recul et les questions de psy, j’ai redécouvert le mal-être qui m’a porté toute mon enfance.
Dans mon temps (j’ai juste 33 ans, mais quand même hihihi), on n’en parlait pas! Le terme « troubles anxieux » était peu connu. Même ma famille n’a jamais pu mettre ces mots sur mes maux. À 5 ans, je me rappelle que je m’imaginais toujours les pires scénarios. Je ne pouvais pas quitter mes parents. Mon entrée à l’école fût catastrophique et tout mon cheminement scolaire en a été affecté. J’avais peur de la mort, de la maladie, de quelqu’un qui vomit, de ne pas être assez bonne, que mes parents partent travailler le matin et ne reviennent pas. Je ne pouvais pas dormir chez une amie comme les autres petites filles, car l’anxiété était si grande que j’étais prise de panique et le lendemain à l’école, on aurait ri de moi. Comme j’aurais aimé être comme ma sœur et comme les autres enfants… Alors que mon entourage n’en était pas conscient, je savais que quelque chose n’allait pas dans ma tête, je savais que j’étais différente, même si personne ne s’en rendait compte et qu’en apparence, j’étais une petite fille comme les autres.
À 8 ans, tout a éclaté! Je ne dormais plus si je n’étais pas à côté de mes parents dans leur chambre. Fâchés, ils ont même été jusqu’à barrer leur porte quelques nuits, mais mes crises de panique finissaient toujours par me ramener auprès d’eux. Épuisés, ils m'ont fait voir un psychologue même si c’était avant-gardiste d’en consulter un!
Aujourd’hui adulte et maman, je ne suis pas encore guérie. En fait, j’ai longtemps pensé que je l’étais, mais depuis que ma fille en souffre et qu’elle s’en rend malade, je suis retombée moi aussi. Une rechute certes, mais qui m'a fait prendre conscience de l'importance d'y voir et de soigner les malades au plus vite!
Je vous ai raconté cette histoire parce que nos enfants différents ont très souvent des traits comme leurs parents. Parfois, on ne se rend même pas compte que nous sommes anxieux. On met notre état sur le dos de l’emploi, la fatigue, la vie qui court…. Par contre, en se cachant le problème, on transmet ce stress à nos enfants, car ils apprennent par l’exemple de leurs parents.
Qu’est-ce que le trouble anxieux exactement?
C’est encore malheureusement un tabou, une maladie invisible, un problème entre les deux oreilles comme j’entends souvent! Mais l’anxiété à un niveau qui excède la normalité, c’est à dire qui a des répercussions et des conséquences sur notre vie quotidienne, c’est une maladie qui se soigne au même titre qu’on soignerait notre diabète! Longtemps, les enfants anxieux ont été étiquetés peureux, gênés, nerveux ou braillards. Maintenant, on sait. Quand l’anxiété est tellement grande qu’elle en affecte le fonctionnement de l’enfant dans son quotidien et que les symptômes durent plus d’un mois tant au niveau scolaire que social, on parle de trouble anxieux.
Un petit survol des symptômes qui peuvent être reliés aux troubles anxieux (car il y en a plusieurs) : Les gens anxieux disent se sentir inquiets, ils ont de la difficulté à oublier leurs soucis et vivre le quotidien. Ils se sentent parfois agités, survoltés, fatigués, ils ont de la difficulté à se concentrer et ont des trous de mémoire. Ils peuvent aussi se sentir irritables et ont souvent des perturbations du sommeil, régulièrement au moment de s'endormir.
Il faut savoir qu’il y a plusieurs traitements possibles et la médication fait partie intégrante du traitement. La psychothérapie cognitive joue aussi un rôle primordial dans la guérison, car OUI, on peut guérir d’un trouble anxieux!
Il y a plusieurs sortes de troubles anxieux : L’anxiété de séparation (seulement chez les enfants), le trouble panique, le trouble obsessionnel-compulsif (TOC), la phobie sociale, l’anxiété généralisée, la phobie spécifique ou encore l’état de stress post-traumatique (ESPT). Je ne peux élaborer sur chaque trouble, mais je vous invite à en lire plus sur le sujet si vous vivez de près ou de loin avec un anxieux.
En terminant, je vous laisse plusieurs ressources pour vous aider dans vos démarches, mais n’oubliez pas que l’on ne peut pas se guérir soi-même ou guérir son enfant avec un livre! Vous devez demander des ressources à votre médecin de famille ou à un psychologue, car non traité, un trouble anxieux peut causer la dépression.
Pour aider votre enfant à en parler, voici des livres que j’ai bien aimé
- La peur (de la crainte au courage) (Ulisseditions)
ISBN : 2-921-40-332-3
- Élisabeth a peur de l’échec (Dominique et compagnie)
ISBN : 978-2-89512-987-5
- Incroyable Moi maitrise son anxiété (midi trente) ISBN : 978-2-923827-16-2
- 2 livres des éditions du signe :
La peur : ISBN : 2-7468-1520-6
SOS Stress : ISBN : 2-7468-1519-2
Livres pour en savoir plus sur le sujet :
- Les troubles anxieux expliqués aux parents (éditions de l’hôpital Sainte-Justine) ISBN : 2-922770-25-7
- Maman j’ai peur, Chéri je m’inquiète (éditions La Presse) ISBN : 9782923194332
Ressources d'aide sur les troubles anxieux
Association des Troubles Anxieux du Québec (A.T.A.Q)
http://www.ataq.org/
514-251-0083 ou 1-877-251-0083
info@ataq.org
Phobies-Zéro
http://www.phobies-zero.qc.ca/
514-276-3105 ou 1-866-922-0002
admin@phobies-zero.qc.ca
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J'ai encore une fois reconnue ma famille. Merci pour les suggestions de livre.
RépondreEffacerJ'ai reconnue la petite fille que j'ai été! J'ai souris en voyant la comparaison avec le diabète je fais souvent cette comparaison. J'aimerais ajouter que l'anxiété n'est pas seulement physiologique, c'est aussi psysiologique, c'est du à un manque de serotonine au cerveau! Merci de me faire voire que la petite fille que j'étais n'étais pas seule!
RépondreEffacerBonjour,
RépondreEffacerJe tombe des nus et je suis totalement litéralement écoeuré!!!
Nous venons de faire un bilan chez une ergo pour aider notre fils handicapé en jene sais même plus quoi, on va dire TED vu que c'est un sac fourre tout qui explique rien.
Erwan a été descolarisé de la maternelle, sans solution il sait retrouvé en instition durant 3 ans (ime) ce qui a pas arrangé la situation voire empirée.
A la suite d'un bilan avec la psy de la génétique qui montrait des capacités réelles nous nous sommes battu pour le faire entrer en clis.
Cet été nous lui avons appris à écrire et surtout lire et pour consolider ses aquis et l'aider pour l'écriture nous avons fait appel à une ergo.
Jamais mais jamais on ne s'attendait à un nouveau diagnostique tellement celui d'Erwan est déjà lourd.
Voilà depuis mercredi est DYSPRAXIQUE.
Mais ce qui m'écoeur dans votre article c'est l'ANXIETE. Nous ça fait 4 ans que notre loulou prend un neuroleptique (TERCIAN) pour son anxiété et pour le rentre en l'état de légume. On l'a stoppé cet été.
Merci pour votre site.