26.9.10

La classe Kangourou, c'est quoi?

La semaine dernière, je faisais mention de la classe Kangourou dans un de mes billets sur dysprapoule, car cette année ma poule a la chance de fréquenter ce genre de classe. J’ai eu beaucoup de questions concernant cette nouvelle approche et j’ai promis de faire un billet pour expliquer le concept, la clientèle visée, etc.

Tout d’abord, il faut savoir que l’an dernier, ma fille fréquentait une classe « ordinaire » de maternelle. Même si elle avait un accompagnement de 2 heures par jour, elle a échouée tous les objectifs exigés. Nous étions confrontés à bien peu d’options pour son futur. On nous a d’abord suggéré la classe langage, mais ma grande, malgré un trouble de langage modéré à sévère était trop forte du côté expressif pour être admise...

On nous a ensuite suggéré de lui faire reprendre sa maternelle. J’ai refusé catégoriquement cette option! Étant donné que la nature de la problématique de ma fille est neuro-développementale, elle pourrait reprendre sa maternelle 5 fois et échouer à tous les coups, en plus de compromettre sérieusement sa confiance en elle. De plus, son jeune frère commençait l’école cette année, ils auraient donc été ensemble et l’idée ne m’enchantait pas du tout.

La directrice nous a ensuite proposée la classe Kangourou. Avant de nous en parler, elle avait déjà commencé les démarches car elle jugeait notre fille une bonne candidate pour fréquenter ce groupe.

Qu’est-ce que la classe Kangourou?

Tout d’abord, le Kangourou représente bien l’image de cette classe. Pensez aux petits marsupiaux qui naissent, ils sont assez grands pour se rendre seuls dans la poche ventrale, mais ont besoin des soins de leurs mamans pour être nourris et portés jusqu’à ce qu’ils atteignent une certaine maturité.

Les petits de la classe kangourou sont semblables. Ils n’ont pas atteints la maturité nécessaire pour fréquenter une classe régulière et ont encore besoin d’un environnement très stable, sécuritaire et sécurisant pour se développer en harmonie avec eux-mêmes et les autres…

Les élèves qui fréquentent cette classe, ont une histoire développementale hors norme qui peut être marquée par des conditions diverses. Ils ont en commun une difficulté à entrer en relation et présentent tous des troubles d’apprentissages à divers degrés. Le retard global et le manque de maturité est caractéristique. Beaucoup ont des troubles associés.

Dans leurs anciennes écoles, ces élèves ont reçus les services de professionnels (orthophoniste, ergothérapeute, orthopédagogue…) et ont tous un plan d’intervention actif. Plusieurs, comme ma poule, sont en attente de précision de diagnostic. Ce sont des élèves pour qui on ne voyait aucune autre option et pour qui, il aurait nécessité un accompagnement continu dans une classe régulière.

Le profil* d’un élève type est :

- trouble d’apprentissage non spécifié
- immaturité affective
- Difficulté de gestion des émotions
- Difficulté de socialisation
- Difficulté importante d’adaptation au plan scolaire
- TDAH identifié ou en hypothèse
- Fonctions exécutives déficitaires
- Manifestation d’agressivité et d’impulsivité
- Manifestation d’anxiété
- Retard langagier ou trouble de langage diagnostiqué
- Difficulté motrices, sensorielles, perceptivo-cognitive
- Hypothèse ou trouble neurocognitifs diagnostiqués

La classe Kangourou accueille 8 élèves, d’âge 1er cycle du primaire. Il y a une enseignante (orthopédagogue de formation) et une éducatrice spécialisée à temps plein dans la classe. Il y a une psychologue et une psychoéducatrice qui sont là une journée par semaine. Voici donc ce qu’est la classe Kangourou de notre commission scolaire. J’imagine que l’approche et la clientèle peut varier un peu d’une commission scolaire à l’autre.

Si vous le voulez, dans un prochain billet, je pourrai parler d’une journée type et de l’organisation physique de ce genre de classe. J’espère que j’ai répondu à vos questions, si vous en avez d’autres, il me fera plaisir de vous répondre.

* Inspiré du document de la commission scolaire des Affluents « Classe Kangourou », Septembre 2010.

24.9.10

Apprendre à lire-trucs de maman T.E.S.

Je me souviens, dans une vie lointaine, lorsque je travaillais comme éducatrice spécialisée en classe de première année, d'un des petits garçons que j'accompagnais.

S. errait dans le système scolaire sans diagnostic. Il était en première année et toute sa maternelle avait été une catastrophe. C'est pourquoi j'étais là, en première.

Je me rappelle qu'une de ses plus grandes difficultés avait été de comprendre les syllabes.
De longues heures, lui et moi, à s'acharner sur "un m avec un a, ça fait ma". Rien à faire. Des jeux, des singeries, des répétitions, des indices, des dessins.. rien!

Est venu, la semaine passée, ce temps avec ma propre fille.
Rien à faire.. même si je faisais une pause d'un millionième de seconde entre le mmmmm et le aaaa, elle n'arrivait pas à les mettre ensemble.

Je me suis fait la réflexion qu'un parent qui n'a pas été outillé professionnellement part vraiment à zéro, lorsqu'il doit accompagner l'apprentissage scolaire de son enfant différent. Je me sens parfois démunie et pourtant, je suis T.E.S. de métier ET j'ai tout le bagage des ergo-ortho et cie derrière moi.

Voici donc quelques trucs, ajoutez-en, si vous en avez, pour faciliter l'apprentissage des syllabes.

-Ne pas nommer les lettres, ne nommer que le son de la lettre...
Pour lire ta, il faut faire ttttt aaaaa, parce que si on dit t, ça sonne "té" et devient mêlant pour la syllabe.

-Utiliser le livre "Raconte-moi les sons". Utilisé dans plusieurs écoles, c'est un MERVEILLEUX outil pour apprendre le son de chaque lettre et s'en rappeler. On peut y mettre un geste symbolique aussi, qui facilitera la reconnaissance sans dire un mot.

-Faire un train. Le wagon de la consonne veut aller rejoindre le wagon de la voyelle. Lorsque le wagon-consonne se met en route, on fait le son (mmmmmmm par exemple) sans arrêter et DÈS qu'il touche la consonne-voyelle, on dit la voyelle.

-S'assurer que l'enfant reconnaît bien les lettres, par coeur. Commencer par celles qu'il maîtrise très bien, pour ne pas qu'il ait en plus à se demander quel son fait telle lettre. Ce qui a été gagnant ici: le m avec le i.

-Lorsque l'enfant commence à comprendre l'idée de la syllabe, jouer avec les étiquettes de lettres. Faire un dé avec des consonnes et un dé avec des voyelles. Rouler les 2 dés et nommer la consonne formée.

-Trouver toutes les occasions possibles de voir des syllabes simples:
Sur la boîte de céréales en déjeûnant, un catalogue, en écrire un peu partout et les coller dans la maison et faire la chasse aux syllabes. Faire un jeu de marelle sur l'asphalte et y inscrire des syllabes plutôt que des chiffres. Se fabriquer un jeu de mémoire de syllabes.

*Apprendre ne devrait pas se faire que devant un pupitre, il faut généraliser l'apprentissage pour que l'heure des leçons s'étire, sans avoir à se battre avec un enfant fatigué de "travailler".

Bonne lecture!!

17.9.10

S'écouter parler

Depuis deux semaines, ma fille a notamment comme leçon de reconnaître des mots qui sont écrits sur de petits cartons : des mots-étiquettes. 

Ce matin, à l'école, elle devait utiliser ses mots-étiquettes et les placer au bon endroit sur une feuille.  Déjà, une première difficulté vient du fait que Sophie présente beaucoup de difficultés à organiser et planifier ses actions pour un travail. En plus, elle devait ajouter la maîtrise des mots écrits sur les cartons.
L'éducatrice lui a remis un espèce de téléphone, comme celui sur l'image. L'enfant peut alors dire son mot et en le disant et l'écoutant, elle accélère sa compréhension.  Elle a très bien réussi l'exercice.

J'ai créé un outil "plan d'intervention" car ces types d'aides peuvent être mentionnés dans ce document. Au fil de mes expériences de maman d'enfants à besoins particuliers et d'enseignante au secondaire, j'ajouterai d'autres outils ou aides technologiques.

8.9.10

Histoire drôle et annonce pour le blogue

Tranche de vie de notre famille, 8 septembre, après le souper.

Personnages :
François : 3 ans, addict de Flash McQueen, hypothèse de trouble de langage
Maman : trentenaire et tout le tralala



François : « -ello maman» (pour le locuteur averti de notre domicile, -ello signifie Ficello)

Maman, qui tente de jouer à l'orthophoniste, se baisse au niveau du visage de François et énonce clairement un verbe pour faire une demande : «VEUT Ficello.»

François, qui sautille car la réponse semble lui plaire, ajoute spontanément : «Bravo maman!!»

Rôles inversés ???


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Annonce pour le blogue

Les quatre mousquetaires que nous sommes (Josée, Julie, Loreli et moi, Isabelle) avons presque dès le début de notre blogue commun voulu avoir une image qui nous plairait pour le blogue. Vous verrez d'ici les prochains jours des changements d'ordre esthétique et graphique sur le blogue. On espère que vous aimerez, vous aussi !!  :-)

7.9.10

La brosse à dent électrique


Et pourquoi électrique? Parce que c'est un moyen simple, peu coûteux, accessible, parfois ludique, toujours pratique pour commencer ou continuer une désensibilisation de la bouche, des lèvres et de la langue en permettant à l'enfant de vivre une petite expérience pas trop traumatisante...




Oui, mais encore??? Les vibrations du petit moteur, avec ou sans pâte à dent, les petites poils qui picotent, la salivation qui augmente, la mousse qui chatouille sont tous des éléments sensoriels qui font prendre conscience de sa bouche, les muscles qui se mouvent, les dents et la langue qui les composent, etc... Mais plus concrètement???




Ça peut faire une différence réelle dans la variété et la quantité des mots (ou sons) prononcés par la suite. Un même mot peut gagner une son ou une syllabe de plus en faisant tout simplement l'exercice... Un exemple? "Pom" pourra gagner un "me" après un tel brossage de dents!


Manger du pain "baguette", de la réglisse (il en existe de la 100% fruit), mâcher de la gomme, croquer une pomme (alors qu'on offre souvent le fruit bien coupé en petits morceaux sans la pelure), boire à la paille sont aussi plein d'autres trucs à pratiquer facilement (ok, ça dépend de certains!!!) qui aident à développer la musculation de la bouche et qui permettent un plus grand éventail de mouvements donc de sons.



Ça coûte pas cher d'essayer! En prime, le dentiste sera content...



Partage: chez nous, les brosses ne durent jamais très longtemps et souvent, ma fille la mord... Alors que celle de mon fils offerte en même temps à une plus longue durée de vie. En passant, on peut aussi changer les batteries!

6.9.10

La cible

Tout l'été, Sophie avait un rendez-vous hebdomadaire en orthophonie au Bouclier. Ce bloc de service se terminera dans deux semaines.

L'orthophoniste a d'abord fait un tour rapide des capacités de Sophie, question de savoir quoi travailler. Bien vite, on a réalisé que l'aspect expressif est peu atteint. Il fallait donc travailler l'aspect réceptif.

J'ai mentionné lors d'un rendez-vous à l'orthophoniste que souvent, Sophie avait de la difficulté à rester dans le sujet, que ses réponses allaient dans tous les sens. Bref, si j'étais une ado, je pourrais lui répondre : «Eille, t'es full pas rapport...» (je travaille avec des adolescents de 13 ans, c'était plus fort que moi!)

La rencontre suivante, elle a apporté un outil qui se révéla fort efficace. Une cible, découpée et plastifiée, avec une flèche que l'on peut coller avec de la gommette. Elle commença par un jeu très intéressant, Qui donne sa langue au chat (Éditions Bri-Bri, 49,99$) À la question «Avec quoi je m'essuie en sortant du bain ?», Sophie a répondu : «Ma serviette c'est Minnie Mouse.» Vous voyez alors qu'elle était un peu à côté de la réponse attendue ? Alors on éloigna la flèche du centre et on dit à Sophie : regarde Sophie, ta réponse n'est pas au milieu de la cible. On répète alors la question et elle dit seulement «une serviette»

C'est un outil visuel, facile à créer et qui donna un résultat instantané dans notre cas. Je tenais à le partager avec vous !

1.9.10

Pour un réveil en douceur...



Pour la rentrée, j'ai décidé d'acheter un réveil-matin pour mes cocos.  Je voulais les responsabiliser et arrêter de retourner dans leurs chambres aux 5 minutes, car mes enfants ne sont pas comme la majorité des jeunes que je connais...   À 5 et 6 ans, je dois les réveiller.  Les fins de semaine, ils se réveillent vers 8h-8h30 alors vous comprendrez que la rentrée était une adaptation hihihi.  Mais, je ne me plains pas, je trouve ça agréable même... 

J'ai déniché ces cadrans qui chantent le nom de l'enfant et je suis tombée sous le charme.  C'est un réveil qui n'est pas agressant du tout. Depuis deux jours, mon fils chante sa chanson pendant qu'il se prépare et il était d'ordinaire pas mal bougon!! 

Voici leur site internet :

http://www.jukeboxquebec.com/fr/clocks.htm