24.10.12

Et si on faisait nos devoirs autrement?

Alors là, je pense que je vais vous surprendre... Quand je parle d'un coin pour les devoirs, je suis certaine qu'un bout de table de cuisine vous vient en tête immédiatement, non?

Mais moi, je pense à autre chose. Naturellement, un coin de table, c'est et ça restera toujours LA place parfaite quant à moi, pas trop loin ni trop proche d'un adulte qui doit en même temps prendre en charge la préparation des repas.

Pour cette option, une chaise adaptée, qui permet aux enfants d'avoir les jambes pliées à 90 degrés est la première chose à prévoir.  C'est une grosse dépense, mais en général, les CLSC, les centres de réadaptation et certaines fondations peuvent vous aider à financer cet achat. Sinon, un petit banc sous la table où votre enfant peut déposer ses pieds fera aussi bien l'affaire.

Deuxièmement, ça prend un kit de survie pour les devoirs: crayons (connaissez-vous les triangulaires qui permettent une meilleure prise?), effaces, marqueurs de couleur, balle de stress, tangle et autres bidules que les enfants peuvent manipuler comme du  papier à bulles, des petits sacs remplis de sable, une minuterie, un sablier, un objet lourd que l'on peut déposer sur les jambes ou les épaules des enfants, etc.   

Troisièmement, il faut aussi permettre à nos enfants de bouger, sauter (un trampoline) et se déplacer dans l'espace  sans toutefois négliger le côté affectif, qui après une grosse journée d'efforts et de retenue, est souvent la composante la plus difficile à gérer. Et pour l'attention, ne rêvez pas, elle risque de ne pas être au rendez-vous.  Ouf! Ça en fait des choses à prévoir, hein?



Les pieds nus, ça travaille toujours mieux, non?

 Bref, lundi dernier, j'ai déménagé des meubles de place, j'ai été chercher un matelas au sous-sol, un tableau blanc qui était à la cuisine, un pouf remplis de beans et j'ai trouvé un petit coin pour y offrir à mes enfants un endroit à eux où nous pouvons lire des livres ensemble (pour l'école, mais aussi juste pour nous), travailler les mots-étiquettes, jouer à des jeux de société qui nous font pratiquer les notions apprises, faire certains devoirs, pratiquer les tables, etc...  Tout ça en étant assis, couchés, debout, à genoux et dans plusieurs autres positions que je ne savais même pas qu'elles existaient!

Et depuis, c'est un grand succès!  Pourtant, la première fois que j'y ai invité mon fils pour ses leçons, mon conjoint nous a fait de gros yeux...  Heureusement, il m'a fait (nous a fait) confiance.  Je suis certaine que cela pourrait choquer bien des parents et même certaines personnes qui travaillent en éducation, mais heureusement, les choses commencent à changer doucement.  




Pourquoi?  Parce que cela fonctionne.   Et la période de leçons n'est plus une bataille, mais plutôt un beau moment de complicité, où nos enfants consolident leurs apprentissages, même la tête à l'envers!  Naturellement, pour les devoirs sur une feuille de papier, ce n'est pas l'idéal, mais rien n'empêche de passer du coin à la table et vice-versa. 

Et ça ne prend pas grand chose, juste un petit coin, un coussin ou deux et hop, 
c'est parti pour une nouvelle aventure!
Oserez-vous?


17.10.12

Réservé aux parents !

Après huit semaines, me revoilà.

Ce billet débute par un court extrait d’un film culte (dans ma maisonnée, en tout cas!). Vous verrez qu’une réplique est en lien avec ce qui va suivre.

Le fabuleux destin d’Amélie Poulain

La phrase en question, vous l’avez repérée ?

«Mais elle, qui va s’en occuper ?»

À l’annonce d’un diagnostic de dyspraxie, puis dans le rapport d’évaluation qui suit, on énumère une série de mesures à mettre en place pour obtenir une rééducation, des subventions, un suivi particulier au centre de réadaptation et/ou dans le milieu de vie de l’enfant (CPE ou école).

Nous sommes parfois dans l’attente du fameux appel où l’on nous annoncera le début d’une série de rencontres. 

Nous restons démunis face aux comportements de nos enfants, ne sachant pas trop si c’est dans la lignée du développement normal ou si c’est en lien avec son handicap.

Nous adaptons notre mode de vie, notre maison, ce sont les autres membres de la famille, proche et éloignée, qui doivent aussi s’adapter,

Nous prenons des décisions, faisons des choix, avançons sans trop savoir l’itinéraire qui a été choisi.

La plupart de nos enfants ont cette chance d’être entourés par de nombreux professionnels. Tiens, je tente l’exercice de nommer ceux qui sont sur le chemin de mes enfants depuis 2007 : orthophonistes (tant au privé qu’au public), ergothérapeutes (tant au privé qu’au public), psycho-éducateurs, pédopsychiatres, travailleuse sociale, éducatrice spécialisée, éducatrice de soutien, audiologiste.

Je pense que pour nous y retrouver dans tout cela, il nous faut de l’aide.

- Un coaching, quelqu’un qui est capable de faire le portrait global et nous aider à nous orienter.

- Une personne neutre, capable d’une bonne écoute quand une situation est difficile à vivre.

- Une personne capable de nous aider à adopter des comportements gagnants à la maison.

Voici quelques pistes de portes où vous pouvez aller frapper :

- Centre de réadaptation : parfois, une éducatrice spécialisée ou une travailleuse sociale peut être disponible si vous en faites la demande.

- CLSC : si votre enfant répond aux critères d’un programme (troubles du langage et/ou moteurs), des rencontres avec une travailleuse sociale sont offertes pour apprendre à devenir plus efficaces comme parent et améliorer la vie au quotidien.

- Programme d’aide aux employés : plusieurs compagnies offrent des services à leurs employés qui en font la demande : médiateur, psychologue…

Et vous, que faites-vous quand vous avez besoin d’aide ?

4.10.12

Adapté ou pas? (comme dans loisirs, sports, activités, etc..)

Avec mes enfants, nous avons toujours fait des activités.  À quelques mois, je participais à des cours de massage pour bébé, des ateliers de purée, des cours de natation, du yoga maman-bambin. etc...

Mon premier choc, il est arrivé quand ma fille avait 19 mois.   Elle participait à Gymn-Bambin. Alors que mon entourage expliquait son langage limité par son côté moteur très développé (elle rampait partout avec vitesse!), j'ai pour la première fois réalisé qu'elle était incapable de faire les mêmes activités que ses pairs: marches d'animaux, courses à obstacles, etc.  Ma fille courait partout dans le gymnase et je me revois les seins douloureux (je venais d'accoucher de mon deuxième) courir après. Dur constat.  Ma fille était différente...

Nous avons commencé quelques mois après les thérapies en orthophonie et en ergothérapie puis nous avons découvert les loisirs adaptés qu'offrait Gymn-Eau, une formule que j'adorais (jeux en salle puis en piscine). Pendants quelques années, il y a aussi eu le soccer de la ville (Fiston joue encore au soccer depuis 2 ans pour le village voisin), le soccer adapté et les activités parascolaires offertes à l'école ainsi que des petits groupes qu'organisait notre ergothérapeute.

Fillette a essayé le poney au début de l'été et à la fin du mois d'août, elle m'a faite une grande demande, prendre des cours de natation dans une vraie piscine, avec un vrai moniteur et des vrais amis!  Alors qu'au début de l'été, mes deux enfants avaient encore peur de l'eau (honte à moi, ancienne sauveteur et prof de natation) et ne s'y baignaient qu'avec une aide flottante, nous avons eu la chance d'avoir une piscine et ils sont devenus de vrais petits poissons, évoluant du creux au pas creux, du dos au ventre, etc...



Fillette à l'eau!


Fiston dans son élément!


Fiston, pour sa part, souhaitait faire du karaté, une activité offerte deux soirs par semaine à l'école du village.  Dans les deux cas, c'était des activités offertes aux enfants "normaux".  Naturellement, dès le premier cours, j'ai pris le temps de mentionner les difficultés de mes enfants (beaucoup d'ouverture pour mon fils, l'épilepsie de ma fille nous a causé plus de difficultés...) par respect pour les intervenants et aussi pour mes enfants, ne voulant pas qu'ils soient pénalisés en raison d'un handicap.  Après 3 semaines, je peux dire que les deux ont la piqûre et qu'ils évoluent très bien, sans vraiment se démarquer.

Ça nous fait des soirées occupées, mais mes enfants semblent heureux!  Ils ont hâte à leur activé, ils sont motivés et enjoués.  Secrètement, j'aimais bien quand ils étaient au même endroit, en même temps, mais d'un autre côté, je suis très fière de les accompagner dans leurs choix.  Quand je pense qu'ils sont intégrés et que ça fonctionne, je suis émue et surprise à la fois. Ce sont mes champions!

Je ne pense pas qu'il existe une formule parfaite.  Nos enfants changent, les activités offertes aussi.  Comme parent, ça nous demande beaucoup d'ouverture et de souplesse.  Il faut aussi avoir la sagesse d'arrêter quand ça ne fonctionne plus et oser les activités régulières quand nos enfants dyspraxiques nous le demandent (ce qui peut être un grand stress, croyez-moi). Parfois, avec les autres thérapies hebdomadaires, ça fait beaucoup.  Il faut aussi savoir dire non.  Mais présentement, ça va bien!

Et vous, vos enfants ont parfois des étoiles dans leurs yeux quand ils pratiquent une activité?  
C'est difficile ou pas pour vous de les accompagner?  
Vous préférez des activités adaptées ou pas?