24.7.11

Je tourne la page

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Voici ma grande fille Sophie, à l’aube de ses sept ans.

En septembre, cela fera quatre ans que notre quotidien a changé, que nos priorités auront dévié  et que nos pensées auront été absorbées par le monde des troubles neurologiques.  D’ailleurs, j’en ai parlé pour la première fois sur mon blogue Deux pieds sur terre en novembre 2007. Et ce que j’ai écrit à l’époque est encore vrai aujourd’hui, c’est frappant de voir à quel point cela n’a pas altéré ma façon de penser.

Ainsi donc depuis quatre ans, on voyait régulièrement toutes sortes de spécialistes, on faisait préciser les diagnostics.

Depuis un an, par contre, je sentais bien que je commençais à voir les choses différemment.

Parce que les diagnostics sont maintenant très clairs, tant pour la dyspraxie que pour la dysphasie ainsi que pour un trouble de l’attention.

Parce que cette année, Sophie a émis le désir de mettre un frein sur les rendez-vous à l’extérieur de l’école. Le besoin s’en faisait moins ressentir, également, tellement que nous avons fait fermer le plan d’intervention du centre de réadaptation.

Parce qu’au fil du temps, j’ai changé ma façon de voir les choses et dorénavant, c’est d’une toute autre manière que j’aborde les choses.

aider, mais pas amplifier
Au début, j’étais aussi rapide que Lucky Luke déchainant son arme pour avertir quiconque des troubles langagiers et moteurs de ma fille. Les discussions finissaient par toujours tourner autour de ce thème et franchement, j’en suis lasse aujourd’hui. De plus, à sept ans, les adaptations pour le quotidien sont minimes, heureusement pour nous, alors pourquoi se priver de parler de toutes les belles forces de Sophie ?

Comme mon fils de 4 ans emprunte le même chemin des particularités, je vais m’abstenir de mettre les troubles au premier plan.

aider, sans capoter

Avec Sophie, vous n’imaginez même pas tout le matériel que j’ai acheté pour la maison pour l’aider.  Certes, cela a dû être utile, mais je ne ferai pas la même chose pour mon fils. Je suis une maman, pas une thérapeute, puis la meilleure façon que j’ai d’aider mes enfants est d’être réellement présente auprès d’eux (du temps authentique) et de ressentir un équilibre dans l’éducation qu’ils reçoivent à la maison.

Depuis le printemps, je ressentais cette envie de tourner la page, non pas pour chasser les diagnostics, mais pour avoir une approche différente.  Je me suis beaucoup épuisée et éparpillée en quatre ans, c’est hors de question que je reprenne le même chemin avec mon fils.

C’est bien entendu un cheminement personnel, mais ce coming out de maman me libère de tant de contraintes que je suis heureuse de l’avoir partagé avec vous.

12.7.11

Un enfant dyspraxique, ça ressemble aussi à...


Tous les autres enfants en apparence, du moment qu'il ne bouge pas, ne parle pas et encore. Prendre une photo passeport, l'enfer...

Ce matin, Fillette (presque 7 ans) mangeait du pain aux raisins avec du beurre d'arachide qu'elle aime bien elle-même étendre à même des morceaux déjà coupés (en les essuyant sur le beurre). Je ne sais pas exactement pourquoi, mais pouvez-vous me croire qu'il y en avait partout!?!

Sur la table, sous la table, sur la chaise trip-trap, sous la chaise, sur le plancher, sur la table du salon, sur le chemin s'y rendant, sur ses mains et sa bouche (ça, pour nous, c'est normal), sur ses jambes, ses orteils (!?!), sur son pyjama, ses cheveux, bref, partout sur un bon 3 m carré...

En ramassant, ça me faisait plus penser à un dégât d'un jeune enfant (18 mois) qui vient de vider un tube de pâte à dent qu'à ce que j'imagine correspondre au quotidien d'une grande fille qui s'en va en 2e année.

Et vous, qu'est-ce que vous pourriez ajouter à la liste?

* Je sais que ma fille a un beau sourire, qui fait oublier bien des choses...