27.12.10

Liste de résolutions ou bonnes habitudes pour 2011

Je suis définitivement une fille de «listes»… je les adore car elles déchargent de mon cerveau une tonne d’informations qui me permettent de mieux dormir la nuit et de savoir où j’en suis rendue le jour.

Je débute une liste et j’invite mes amies mamans-dys (Josée, Julie et Loreli) à la poursuivre si elles le souhaitent.  D’ici au 1er janvier, je suis certaine que ça en inspirera plusieurs, moi la première !  Vous aussi pourrez y mettre votre grain de sel en laissant un commentaire.

Allons-y, sans ordre particulier…

Mettre le calendrier des rendez-vous à jour : avons-nous noté tous les rendez-vous de spécialistes de nos enfants sur le calendrier ?  Avoir une idée de ce qui nous attend permet de nous y préparer.  Noter aussi les rendez-vous à prendre pour ne pas les oublier.

Épurer le dossier de notre enfant : Ça, je vais le faire cette semaine. La pochette que je transporte aux rendez-vous de ma fille déborde.  J’ai sans doute trop d’exemplaires des premières évaluations en orthophonie. Je dois ôter les documents d’une activité qui n’a jamais eu lieu.

Trop n’est pas toujours synonyme de mieux : si vous vous épuisez à toujours ranger des jeux, que vos enfants les «butinent» sans vraiment y porter attention… c’est le temps d’en ôter de la circulation.  Ici, on décide de soit les ranger dans des bacs en plastique ou de les remettre à un centre de partage.

Prendre du recul : Est-ce que l’offre de services pour votre enfant vous satisfait ? Y aurait-il une manière plus efficace de gérer les thérapies ?  Je sais bien que nous n’avons pas un grand contrôle sur l’offre des centres de réadaptation.  Mais on peut verbaliser ses besoins.  En août dernier, lors de la mise à jour du plan d’intervention de ma fille, j’ai mentionné que je mettais “sur la glace” l’orthophonie et l’ergothérapie au Bouclier.  Trop de sorties, trop de cours manqués à l’école…  J’ai demandé à maintenir ma demande pour une évaluation en neuro-psychologie.

Une heure par jour, pour soi : c’est la conférencière Nicole Bordeleau qui m’inspire ce conseil.  Ça peut paraître énorme et irréalisable, de s’accorder soixante minutes ?  Pour l’instant, j’y vais par tranches de 15 minutes.  Feuilleter un magazine, m’asseoir et ne rien faire (ou plutôt faire le vide) pendant que les enfants sont occupés ailleurs, prendre un bain, lire avant de me coucher, aller prendre une marche, faire de l’exercice. Sur son site web, on peut même télécharger gratuitement une méditation.

Profiter de la vie : À chaque jour, se dire une petite pensée positive. Cela teintera le reste de la journée, influencera peut-être même nos décisions. Je sais (pour le vivre parfois!) qu’il y a certains quarts d’heure qui sont plus longs que les autres, que nous avons à vivre avec des diagnostics, des résultats, des différences… mais ils ne sont qu’une partie de notre vie, ils ne doivent pas prendre le dessus sur notre façon de voir la vie.

Mon amie Julie me dirait certainement qu’on pourrait écrire des petites pensées sur des fiches index et les ranger dans une belle boîte.  Ou les noter sur des languettes de papier et les mettre dans un fameux pot Mason…

20.12.10

Le temps des fêtes avec un enfant différent, ça se peut!


Pour la plupart des gens, le temps des fêtes est synonyme de vacances! Les fêtes d’amis ou de famille sont à l’honneur. Plusieurs partent avec leurs petites valises, car deux heures de route après un party, c’est poche! La bouffe traditionnelle ou les essais culinaires de « Matante Monique » sont à l’honneur! Le volume de la musique monte. On rit et on parle fort, bref, on s’amuse! Une pause du Métro-Boulot-Dodo pour deux semaines, on vit d’intenses réjouissances!!

Réjouissances vous dites? Parlons-en!! Pour les parents comme moi, le niveau de stress augmente à chaque chocolat mangé sur le calendrier. Nos enfants différents ont besoin d’un encadrement plus strict que les autres. L’inconnu, ça fait peur! Nos petits ont besoin de se retrouver dans l’espace et dans le temps. Comment faire pour que parents et enfants y trouvent leur compte en cette période des fêtes? Voici quelques pistes pour rendre les vacances de Noël agréable.

Routine, routine, routine

On en parle souvent, c’est plate! Mais, c’est LA clé qui nous permet de vivre en harmonie avec notre enfant. Qu’il soit «ordinaire » ou dys, l’encadrement et la sécurité restent un besoin primaire pour tout enfant. Il est donc primordial de garder un peu de cette routine sécurisante pendant les vacances ou les fêtes. La routine du dodo est quant à moi la plus importante, surtout si on couche notre enfant dans un nouvel environnement. La doudou, l’histoire, le bain… bref, la routine habituelle doit suivre dans votre valise elle aussi.

Se préparer en images

Dans tous les cas, il est important de préparer votre enfant au déroulement de la journée ou des événements à venir. Le moins de surprises ou d’imprévus possibles. Un père Noël qui sonne à la porte sans avoir été invité, chez nous ça ne passe pas! Ma fille a besoin de savoir ce qui arrivera, même si c’est un moment qui la rend habituellement heureuse.

Les pictogrammes sont essentiels. Les images de lieux et les photos des gens que nous verrons contribueront à préparer l’enfant à ce qui s’en vient. Il pourra alors se faire une idée des changements à l’horaire et pourra mieux se situer dans le temps. Ça ne sauvera peut-être pas une crise, mais ça aidera votre enfant à se sentir encadré même si tout change autour de lui.

Le retour de la sieste

Chez nous, la routine de la sieste revient avec le temps des fêtes. La meilleure façon de passer de bons moments en famille, c’est quand nos enfants sont reposés. La sieste est de mise avant un souper ou un réveillon. Les enfants sont avisés, les pictos du déroulement de la journée sont indiqués, les enfants peuvent s’y référer dès qu’ils se lèvent. On prend aussi un temps pour expliquer les journées à venir, on fait un aperçu global de la semaine, car l’inconnu, ça fait peur.

On fête chez nous ou ailleurs?

Ça dépend du tempérament de votre enfant. De notre côté, quand ce sont des amis ou de la famille qu’on ne voit pas souvent, le plus possible on reçoit à la maison. Les enfants se sentent plus en sécurité dans leurs affaires. Ils ont leurs jouets, leurs lits. Quand ils sont gênés ou n’ont pas le goût de se mêler, ils peuvent se retrouver au calme dans leurs chambres.

Les bruits

Dans notre situation, ma fille a une hypersensibilité auditive. Les bruits forts ou soudains la rendent très anxieuse. Elle peut même s’en rendre malade. On pense même à lui acheter des écouteurs qui camouflent les sons forts, mais on est encore inconfortable avec le « qu’est-ce que les gens vont penser » Pourtant, avec notre dernière expérience dans un lieu public où une balloune à éclatée, elle aurait sûrement apprécié avoir les oreilles cachées au lieu de se tenir les oreilles le reste de la journée. Si quelqu’un connait une bonne marque, je suis ouverte aux suggestions. Quand on va chez des gens qu’on connait, ils savent déjà, mais dans un lieu public, c’est plutôt problématique!

La nourriture

Ce sujet a été abordé dans un billet précédent et est souvent problématique chez nos enfants avec extras (comme dit Mamanbooh!). Dans le temps des fêtes, on goûte à toutes sortes de choses. Même pour nous, adulte, on découvre de nouvelles saveurs. Il ne faut pas oublier que nos enfants seront sans doute sensibles à ce changement de menu. Si on n’est pas gêné (croyez-moi, avec l’expérience on l’est de moins en moins hihihi), on peut demander à nos hôtes ce qu’il prévoit pour le repas. Si on sait à l’avance que notre enfant nous fera une crise devant un lapin aux pruneaux, pourquoi ne pas emmener le restant de lasagne, tout le monde sera content et ce sera un stress de moins pour notre enfant qui même ailleurs aura la bouffe réconfortante de Maman.

La tolérance envers le comportement de nos enfants

En terminant, il ne faut pas oublier que nous plaçons volontairement notre enfant dans une situation qui le rendra anxieux. Nous devons donc être tolérants vis-à-vis ces réactions. Son excitation, son énervement ou ses crises sont une façon de montrer son anxiété. Bien sûr, il y a des comportements inacceptables, mais ce que je veux dire c’est que s’il est plus énervé, plus volubile ou qu’il pleure facilement, c’est aussi notre faute et on doit assumer. Quand on choisit d’aller dans une soirée ou un événement, on se fait souvent un rappel moi et mon conjoint au niveau de notre seuil de tolérance. On se rappelle que si on choisit d’y aller, on assume notre décision. Si notre enfant a de la difficulté à s’adapter, on prévoit un endroit sécurisant pour s’isoler le temps que dure la crise. Si ça ne fonctionne pas, on avertit nos hôtes et on quitte.

Il n’y a pas un enfant pareil, mais les fêtes sont une période stressante pour chacun d’eux. J’espère que ces petits trucs vous aideront, si vous en avez d’autres, n’hésitez pas à partager avec nous.

Joyeuses fêtes!!

18.12.10

Vive la gommette bleue!


Pour les jeux de société avec Fillette (bon aussi pour n'importe quel enfant qui bouge un peu ou qui a de la difficulté avec sa dextérité fine), nous plaçons sous le plateau de jeu des petites boules de "Gommette bleue" aux quatre coins pour le fixer sur la table. L'activité est immédiatement plus agréable!!!

On peut aussi utiliser ce truc pour les jetons, ainsi, le tout reste en place pendant la partie, même si on a les mains pleines de pouces... De cette façon, l'activité est plus intéressante pour tous les joueurs,on garde la motivation et tous les participants vivent des succès!

Mon amie Isablle l'utilise aussi:"ma façon préférée d'utiliser de la gommette, c'est quand on joue avec le livre des images où il faut trouver les erreurs. 10 erreurs à trouver : 10 petits morceaux de gommette".

La gommette est aussi très pratique pour répondre aux besoins de proprioception de mon fils, il peut jouer avec un petit bout pendant plusieurs minutes, cela occuppe ses doigts et l'aide même à se concentrer! Lors d'un dernier rendez-vous chez le pédiatre, cela a fait toute une différence entre une grosse crise et un garçon plus calme...

Alors, dans votre boîte à outils, n'oublie pas la gommette et rappelez-vous qu'elle ne sert pas seulement pour accrocher les dessins de nos enfants, mais aussi è mille et une autre choses. ET vous, avez-vous d'autres trucs à nous partager avec cette petite pâte bleue magique?

*Seul bémol, dans les cheveux longs, ça fait de beaux dégâts...

14.12.10

L'intégration, c'est pas juste en classe que ça se passe! (prise 2)


Ma fille de 6 ans fréquente depuis presque 2 ans une école qui offre des classes de langage du préscolaire jusqu'aux plus grands du primaire. Elle est entourée d'une merveilleuse équipe-école (enseignante-orthopédagogue, éducatrice spécialisée, spécialistes en éducation, musique et anglais, etc...) qui travaille fort en collaboration avec les parents (nous!), les spécialistes (centre de réadaptation) et surtout les enfants...

Comme tous les amis de l'école, elle partage les airs communs, la cour de récréation et le gymnase pour le dîner. Elle fréquente aussi, quelques jours par semaine le service de garde après les heures de classe. Elle est alors avec des amis de son âge, venant de tous les groupes (adaptation scolaire et régulier) et elle y vit une intégration harmonieuse.

Des fois, les autres amis me posent des questions ou me partagent des remarques personnelles: "pourquoi Camille ne parle pas?", "Camille ne parle jamais!", "votre fille comprend tout...", "pourquoi elle ne me répond pas quand je lui parle?", "qu'est-ce qu'a veut dire?, "Camille a réussi telle ou telle chose", etc.. À chaque fois, j'essaye de répondre de mon mieux aux questions. Camille parle de plus en plus, alors, je la relance souvent aussi avec des petites questions faciles, l'encourageant à prendre la parole même si elle en est très gênée. Pour moi, ces interventions sont importantes.

Hier, quand je suis allée la chercher, elle était au gymnase et j'ai eu un immense bonheur en la voyant. Ma cocotte si gauche et maladroite sautait à la corde à danser... Oui! Oui! Elle a même réussi au moins trois coups en ligne! Quel exploit!!! Elle qui a de la difficulté juste à marcher sans tomber ou heurter un objet. Son éducatrice tournait la corde (attachée au mur) d'un rythme lent et Camille sautait à son rythme à elle, un coup sur deux par dessus la corde. Pleine de joie, je me suis écriée: "bravo!!!"

Comme dans un film, les images se sont ralenties pour s'arrêter, tous les enfants* se sont tournés vers moi et je leur ai tout simplement dit que pour ma fille, c'était une grande première parce que pour elle, c'était très difficile de sauter à la corde. On a échangé des sourires (les yeux des enfants brillaient comme les miens) et ils sont retournés à leur activité. Ma fille a couru vers moi et en la serrant dans mes bras, je savourais le moment. Nous sommes partis ensemble et le reste de la journée s'est enchaînée.

Mais depuis, je me souviens des enfants qui me regardaient avec des points d'interrogations dans les yeux et je sais que dans mon coeur, ils ont reçu une petite leçon d'intégration et d'ouverture sur les autres, aux différences et aux handicaps. Que les préjugés ont reculé d'un pas. La bataille n'est pas gagné (de toute façon, est-ce que c'est le bon mot!?!), mais on avance, un pas à la fois. Et quand ma fille me demandera la prochaine fois pourquoi tel ami est bon faire tel activité, je pourrai au moins lui dire qu'elle aussi, elle est bonne pour plein de choses, dont sauter à la corde...
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L'intégration d'un enfant différent, c'est aussi au service de garde que ça se passe.
C'est même souvent là que c'est le plus difficile...
Mais quand tout le monde se donne la main,
ça donne de belles histoires.

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Et chez vous, comment se vit les moments passés au service de garde,
aux récréations et au dîners? Heureux? Difficiles?

* Avec les petits, c'est plus facile d'intervenir, je sais... Pour les plus grands, ça demande plus de courage, mais, sur le coup, je n'y ai même pas pensé!

11.12.10

Noël sur la montagne

L'an dernier, sur mon blogue personnelle, je parlais d'une activité d'hiver agréable qui a eu un grand succès chez nous, Noël sur la montagne.  Plusieurs m'ont demandés de vous tenir au courant de la version 2010.  C'est donc ce soir et demain soir qu'à lieu cette belle activité.  Je vous invite donc sur le Mont St-Hilaire avec votre tasse thermos qui sera rempli de chocolat chaud sur place.  N'oubliez pas des vêtements chauds pour profiter des festivités. 

Comme les spectacles conte de Noël et chants de Noël ne durent pas longtemps et que les représentations sont fréquentes, c'est parfait pour nos petits enfants "dys" qui ont la bougeotte!  Je serai là ce soir avec ma famille et mon filleul (autiste).  

Ce soir, j'aimerais vraiment y trouver pleins d'enfants différents avec leur famille.  Ce rassemblement pour nos enfants sera magique.  J'espère vous y rencontrer. 

Voici les détails de l'événement :



Joyeux temps des fêtes!! 

10.12.10

L'intégration, c'est pas juste en classe que ça se passe!


L'intégration des enfants ayant un handicap (dur à écrire quand même!) est un sujet qui revient souvent dans les médias. Que ça soit par ce que c'est un bonne exemple, parce qu'il manque de ressources ou qu'on n'y croit plus, j'aimerais partager avec vous une petite expérience toute personnelle.



Après presqu'une année de réflexion et d'enquêtes, ma fillette a commencé sa scolarisation en classe d'adaptation scolaire (avec ses côtes scolaires, elles le pouvait, mais j'avais peur que cela lui cause un préjudice) en août 2009. Depuis qu'elle est petite, elle participe à des loisirs offerts à tous les enfants: gymnastique, natation, heure du compte et soccer. L'année dernière, nous avons reçu la liste des activités parascolaires offertes à son école et ma fille voulait aller au hip hop!

Pendant quelques semaines, sur l'heure du midi, elle a donc suivi des cours de danse avec des amis de toutes les autres classes et après 10 semaines, nous avons reçu une invitation pour aller au spectacle de fin de session. Malaise... Quelle difficile expérience pour mon conjoint et moi-même que de voir avec nos yeux de parents notre cocotte figer et avoir de la difficulté à suivre. Ça frisait presque la honte et surtout la peine pour nous deux. Il s'en est suivi une grosse discussion et nous en avons gardé un souvenir amer.

Pourtant, notre fille avait adoré son expérience et ses petits compagnons de classe l'avait chaudement félicité après la représentation; pour eux, elle était la vedette du jour! De plus, des grandes filles étaient venues me voir pour me dire comment ma fille était mignonne et qu'elles étaient toujours prête à l'aider en danse ou au service de garde. Même si nos coeurs de parents étaient gros, le bonheur de notre fille était encore plus grand !



Cette automne, quand nous avons reçu la nouvelle liste des activités, Camille voulait toujours participer au hip hop... Nous avons hésité, papa encore plus. Maman facilement influencée par les souhaits de sa fille a plaidé que le plus important, c'était si Fillette en avait envie et que le reste, ce ne comptait pas (à part des $, mais ça, c'est une autre sujet). En plus, pour cette deuxième année, une amie du groupe de langage de Camille, Mélodie, s'est inscrite avec elle et hier, c'était leur spectacle.

Dire qu'elles étaient les meilleures, qu'elles suivaient parfaitement le groupe et la musique, ça serait de vous mentir (et faire de la négation de ma part). Mais leurs visages, leurs sourires et surtout leurs yeux, eux, ne nous trompent pas. Les filles étaient heureuses et ça, ça n'a pas de prix! Leur prof de danse "Clochette" a accueilli nos filles avec empathie et hier, devant les parents, elles ont donné leur 100%.

Alors, je suis pour l'intégration scolaire quand les conditions gagnantes sont présentes (pas toujours facile), sinon, n'oubliez pas que l'intégration, ça peut aussi se vivre au service de garde, dans les activités parascolaires et les loisirs de la municipalité. C'est bon pour nos enfants différents, mais aussi pour les autres enfants (et parents!?!). Ça ouvre les horizons, ça fait place à la tolérance et ça brise de vilains tabous.

Et vous, avez-vous des expériences d'intégration
à nous partager, bonnes ou moins bonnes?

8.12.10

Aimer son enfant malgré tout.

Hier soir, à Canal Vie, a été diffusé un documentaire fort intéressant.

"Aimer son enfant malgré tout" (reprises le 9 décembre à 15h et le 12 décembre à 19h)

Un reportage de deux heures, sur des parents qui vivent au quotidien avec un enfant différent. Mais pas un enfant avec un handicap physique apparent. Un enfant avec un handicap invisible et pourtant, très envahissant. Maladie mentale, syndrôme neurologique, autisme ont été abordés.
Quelques familles, dont une maman que je côtoie sur un forum depuis plusieurs années.
Quelques exemples de courage (qui n'est pas infaillible), quelques exemples de gens qui sourient, les larmes aux yeux, la vie leur pesant parfois lourd sur les épaules.

Une maman a dit en parlant de son conjoint, qu'il était le seul à comprendre vraiment ce qu'elle vivait. C'est vous dire à quel point on se sent seuls, dans ce monde. Bien sûr, on côtoie d'autres parents d'enfants différents, mais aucun n'est confronté à NOTRE réalité. Là-dedans et à ressentir le même amour pour le même "enfant-défi", il n'y a que papa et maman.

Ma "connaissance de forum" a parlé beaucoup. Elle a lu des textes qu'elle avait écrit, avec son coeur, avec sa rage.

"Bordel, rendez-moi les enfants que j'ai mis au monde..." a-t-elle dit...

C'est le coeur noué, les yeux dans l'eau, les joues souvent mouillées et la douleur au ventre que j'ai écouté ce reportage avec mon amoureux.

Rendez-moi l'enfant que j'ai mis au monde....
Que celui qui n'y a jamais pensé me jette la première pierre. Mais c'est ça, le cri de douleur qu'on a dans le ventre, souvent, très souvent.
On a beau dire que même si on est allés visiter la Hollande plutôt que l'Italie, dans notre voyage de vie (Bienvenue en Hollande ) et que somme toute, notre voyage a du positif... Ce n'est pas ce qu'on nous avais promis au départ.

Le jour où on a déposé le bébé dans nos bras, le jour où on a posé nos yeux sur notre enfant, en souriant parce qu'il était en santé, bien vivant, tout rose et les yeux déjà curieux, on n'avait pas lu les petits caractères dans le bas du contrat.
La vie nous réservait une bien mauvaise surprise.
Et je vous le dis, en toute honnêteté, je m'en serais passée. Non, je n'échangerais pas ma fille pour RIEN au monde. Mais je reprendrais, peu importe le prix, le bébé que j'ai eu dans mes bras, la petite puce que j'ai mis au monde et qui n'avait de différent des autres que le fait qu'elle était la mienne.

Cette puce dont j'ai fait le deuil. Ce chemin de vie si prometteur qui ne sera pas le nôtre. Ce rôle de maman qui ne sera pas le mien, avec elle.

Oui, ma vie est remplie de positif. Ma vie est remplie de promesses avec elle. De belles réussites, de doux moments, de fierté et d'amour inconditionnel.
Mais ce n'est pas l'enfant que j'ai mise au monde.

On m'a volé, à grands coups de diagnostics, la petite fille sur laquelle j'ai posé mes yeux le 4 novembre 2003.
J'ai un rôle de maman, différent.

Les parents d'enfants "normaux" m'ont souvent dit "mais tu sais, tous les enfants viennent avec des défis.. on ne sait jamais dans quoi on s'embarque quand on devient parents, nos attentes ne sont pas toujours comblées". Ce à quoi j'ai envie de répondre que les défis ordinaires de l'éducation d'un enfant, peu importe sa complexité, est à chaque jour le lot de TOUS les parents. Il aurait fallu être aveugle pour ne pas réaliser qu'élever un enfant serait parfois ardu.

Mais le défi de faire de la place dans un horaire de famille pour rencontrer des spécialistes 2 et 3 fois par semaine pendant des années.
Le défi d'accepter que les façons "habituelles" de discipliner un enfant ne fonctionneront jamais sur le nôtre.
Le défi de voir notre enfant échouer à quelque chose qui devrait être si simple pour son âge et d'accepter qu'il ne sera jamais "très bon" par rapport aux autres.
Le défi de le voir pleurer parce qu'il se sent prisonnier d'un corps qui ne fonctionne pas bien et de ne rien pouvoir faire pour le consoler.
Le défi de savoir quoi répondre à son enfant qui nous demande "pourquoi moi, je suis comme ça? pourquoi moi, je ne suis pas capable?"
Le défi de voir et revoir son enfant examiné sous toutes les coutures, d'avoir une carte de chaque hôpital, d'avoir rencontré des spécialistes de douze millions d'affaires, de se faire analyser par des psys, des neuro-psys, des pédo-psys, des travailleuses sociales,etc. qui ont le nez dans notre vie familiale à chaque instant.
Le défi de devoir se rappeler chaque jour que notre job de parent, on la fait BIEN, peu importe le regard des autres. De se rappeler que notre enfant est comme il est à cause de son handicap, pas par notre faute ou par notre incompétence.
Le défi de se coucher le soir en se disant, toujours, que ce n'est pas juste.
Le défi de se dire qu'ils n'ont pas mérité ça et qu'ils n'avaient pas demandé à naître comme ça.
Le défi de voir la tristesse dans leurs yeux. La tristesse, pas celle d'un enfant de 6 ans qui a perdu son toutou ou qui s'ennuie de sa grand-maman. La tristesse, la vraie, celle profonde qu'on sait qu'il n'aurait jamais dû ressentir si petit. La tristesse de savoir que la vie ne lui a pas fait de cadeau.
Le défi de se rappeler qu'on a d'autres enfants, qu'ils se disent parfois qu'ils auraient préféré ne pas avoir de soeur ou de frère différent, parce que oui, ça prend trop de place.
Le défi de se rappeler qu'on est une maman, une femme, une blonde, une amie, une travailleuse. Pas une ergo, une ortho, une psy, une éducatrice spécialisée, une infirmière ...

Le défi d'accepter que notre enfant ne sera jamais comme les autres. Qu'il ne sera jamais ce qu'il était lorsqu'on l'a mis au monde.

5.12.10

Trousse pour les devoirs

Au début de l’année scolaire 2010, j’avais fait un billet sur mon blogue «Les deux pieds sur Terre» dans lequel je parlais de certains éléments pour faciliter l’heure des leçons et devoirs.

Depuis ce temps, j’ai ramassé quelques accessoires, du matériel et des outils pour aider à rassembler tout ce qui est nécessaire dans un seul lieu, une boîte.

P1020020J’ai pris une boîte suffisamment grande pour contenir des feuilles de format 8 1/2 x 11.

P1020022Voici des objets qui permet de «réveiller» les mains et les doigts de ma fille.  Avant une activité d’écriture ou de découpage, je cache des sous dans la REP Putty et Sophie doit travailler cette pâte pour les retrouver. Le gros stylo rose fonctionne à pile : il émet une vibration et Sophie trace des lignes, des petits dessins et ces chatouillements sont bénéfiques.  Même chose pour la brosse, qui sert à stimuler la main.  Le morceau mauve, c’est une aide qu’on insère dans un crayon et qui permet une meilleure préhension.

P1020023La tablette (à gauche) et le crayon effaçable à sec servent à faire les exercices, pratiquer la calligraphie scripte ou cursive. Un autre moyen de rédaction est ce paquet de feuilles. J’ai acheté les feuilles avec les trottoirs les plus larges, plus faciles pour ma fille.

P1020024Je conserve dans cette boîte tous les mots de vocabulaire. C’est facile de partir avec un sac ziploc et de travailler ce système, moins pêle-mêle que si je les laissais tous dans une enveloppe ou contenant.

Je vous invite à lire le billet que Josée avait écrit il y a quelques semaines, pour des suggestions d’objets qui peuvent aider si votre enfant a des problématiques sensorielles.

2.12.10

Dyspraxie verbale :: Deux vidéos





Voici des vidéos de mes enfants, Félix (4 ans) et Camille (6 ans) qui sont tous les deux dyspraxiques à leur façon, à différents niveaux avec chacun leurs petits extras. Pourquoi des vidéos? Pour illustrer ce que peut être une trouble de langage de façon concrète...

Comme ils bougent beaucoup, j'avais limité les chansons à la salle de bain, mais j'avoue que ça donne un peu le tournis quand même. Remarquez qu'il y a un an, Camille ne disait pas deux mots reliés, alors, c'est tout un progrès! Il y a de l'espoir. Elle est en classe langage (9 enfants) de première année et reçoit aussi des thérapies hebdomadaires en orthophonie et en ergothérapie. Elle est aussi supposée faire de la physiothérapie, mais on n'y arrive pas...

Sans compter que Fiston aussi est en attente de services et qu'il participe à des ateliers de communication, de socialisation, d'orthophonie et d'ergothérapie à son CPE. Tous les deux, ensemble, participent aux loisirs adaptés de Gymn-Eau ce qui nous offre une petite pause pour déjeuner en amoureux les samedis !


La dyspraxie, ça ne change pas le monde, sauf que*...

* Vous avez le goût de continuer la phrase, ne vous gênez surtout pas!