2.11.11

La mesure 30810-2

Dans mon avant-dernier billet, j’avais expliqué les rudiments d’un plan d’intervention.

Aujourd’hui, je veux vous parler d’une mesure toute récente, qui concerne les outils technologiques que peuvent utiliser certains élèves ayant un trouble d’apprentissage.

Avant de vous expliquer ce qui se passe «sur le terrain», je vous invite à regarder cette capsule d’information prise sur le site de Learn Québec.

Vous comprenez donc que dorénavant, c’est l’école et la commission scolaire qui a le mandat d’examiner les demandes d’ordinateurs et de logiciels pour les élèves qui ont un handicap.

Il faut aussi préciser que ce n’est pas parce qu’un enfant a un diagnostic (dyspraxie, dysphasie, dyslexie) qu’il aura “automatiquement” un ordinateur et un logiciel d’aide à la lecture et l’écriture.

Si on fait le parallèle avec les lunettes, une personne devant en porter doit se fier à l’examen réalisé par l’optométriste pour déterminer la force de la prescription.  Une légère correction peut suffire, puis ensuite, on peut s’apercevoir que la force doit augmenter.

L’enseignant et les autres spécialistes sur le terrain doivent faire les observations d’usage lorsque l’élève travaille. Peut-il terminer le travail dans le délai prescrit ? A-t-il de la difficulté à effectuer une recherche dans le dictionnaire ? Inverse-t-il les lettres, ce qui rend la correction d’un texte impossible ? Est-ce que l’acte d’écrire est ardu et empêche la réalisation d’un texte structuré, corrigé, dans les temps ? Y a-t-il grande difficulté à faire la lecture sans accompagnement ?

À partir de cela et guidé également par le rapport du spécialiste qui suit l’enfant (psychologue, orthophoniste, ergothérapeute…), on peut prendre la décision d’aller de l’avant et de faire une demande pour la mesure 30810-2.

La semaine dernière sur notre page Facebook (vous pouvez “aimer” et nous suivre en cliquant sur la bannière en haut à droite de notre blogue), nous avons eu une discussion sur les cotes et les portables/logiciels.

Pour terminer ce billet, je réponds donc aux questions qui avaient été posées.

Quels logiciels sont choisis par l’école ? Tout dépend des recommendations des professionnels, puis de la gravité du handicap. Un élève dyslexique peut très bien fonctionner avec le logiciel WordQ, puis un, dont le cas serait plus sévère, pourrait avoir besoin de la suite Médialexie.

Qui fait les démarches ? C’est l’école qui fait les démarches en collaboration avec la commission scolaire. Bien sûr, vous collaborez de la même manière que d’habitude et êtes tenus au courant du processus.

L’ordinateur appartient-il à l’enfant ? À ma commission scolaire, c’est le service informatique qui prépare les ordinateurs selon la configuration requise. L’ordinateur doit être utilisé par l’enfant qui est visé par la mesure.

Il peut se pratiquer à la maison ? J’espère bien que l’enseignante et l’élève auront du temps pour se familiariser avec l’appareil et les logiciels. Pour ce qui est de l’apporter à la maison, j’imagine que cela peut différer d’une école à l’autre. À mon école (niveau secondaire), les portables – au nombre de 11 -- sont entreposés dans une armoire et pris selon les besoins. Si un travail doit être terminé à la maison, mon élève peut bien sûr avoir le droit d’apporter son ordinateur chez lui.

À quel âge procéder à cette mesure ? Tout dépend des observations faites dans le milieu. Ce que je constate, c’est que cela débute généralement à la fin du 2e cycle du primaire (dans la mesure où l’élève est diagnostiqué!!).

A-t-il un seul ordinateur pour toute la durée de ses études ? Bonne nouvelle avec la mesure 30810-2, si l’ordinateur est désuet ou ne peut être adéquatement fonctionnel avec les logiciels requis, il est possible de faire une autre demande pour l’élève.  Avec l’ancienne mesure, cet achat ne pouvait se faire qu’une seule fois dans la vie d’un étudiant.

Si vous voulez connaitre les détails techniques de la mesure, cet article vous intéressera.

7 commentaires:

  1. Tres intéressant merci !! Moi l'école de ma fille ma répondu qu'eux n'avais jamais entendu parlé de ca ?? Que c était a moi de faire toute demande de logiciel . Un gros merci de l info !!

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  2. Merci pour ces informations importantes pour les parents concernés. Je vais faire du mieux que je peux pour diffuser votre carnet!

    Rémi Côté Ph.D. psychologue scolaire

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  3. merci beaucoup pour les commoentaires. Les ajouts et/ou précisions sont également les bienvenues.

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  4. Merci pour cet article. C'est avec un blogue comme celui-ci que nous allons diffuser l'information.

    Tout d'abord, si vous voulez avoir des réponses à vos questions, il est important de consulter le document officiel de la mesure 30810 http://cybersavoir.csdm.qc.ca/adaptic/mesure-30810/

    Les $ de la mesure sont divisés en deux: 70% pour les élèves ayant un handicap et 30% pour les élèves avec une difficulté d'aprentissage (trouble ou non). Puisqu'il y a moins de $ dans le 30%, les CS sont obligées de prioriser. Elles doivent mettre des critères parce qu'il y a beaucoup de demandes.

    Pour le 30%, il n'est pas nécessaire d'avoir un diagnostic. S'il y en a un c'est un +.

    Il est important de dire que la décison doit se prendre dans la démarche entourant le PIA. Qui peut faire cette demande? Les intervenants qui travaillent avec l'élève. Il est bien important d'inviter le parent.

    Un parent seul ne peut demander à l'école d'acheter un ordinateur avec la mesure.

    Pour déterminer le logiciel approprié, il faut déterminer le besoin de l'enfant, le type d'aide (aide à la rédaction, aide à la lecture ou aide à la correction/révision) et la fonction d'aide (prédiction de mots, synthèse vocale...). Un nom de produit ne doit pas de retrouver dans le PIA (Word Q, Médialexie...). Par contre, dans votre demande vous allez devoir mentionner un nom de produit (certaines CS demandent de remplir un formulaire à joindre au PIA.

    L'ordinateur appartient à l'enfant tout au long de sa scolarité. Par contre, si celui-ci quitte pour le privé, la CS garde l'ordi. Si cette façon de faire vous dérange, un élève du privé a encore droit à l'aide financière aux parents et à la mesure 30810-2.

    La mesure 30810 mentionne que les CS ne peuvent interdire à un élève d'apporter son portable à la maison. Il a le doit si l'enseignant juge que c'est essentiel.

    Je profite de cette tribune pour dénoncer certaines CS qui attribuent 100% de la mesure aux élèves handicapés. Les élèves avec des difficultés sont complètement écartés.

    Bonne soirée!

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  5. Voici un commentaire qui a été laissé par Martin Gagnon. Il est orthopédagogue et conseiller pédagogique à la CSDM.

    Merci beaucoup pour tes notes, Martin !

    «Merci pour cet article. C'est avec un blogue comme celui-ci que nous allons diffuser l'information.

    Tout d'abord, si vous voulez avoir des réponses à vos questions, il est important de consulter le document officiel de la mesure 30810 http://cybersavoir.csdm.qc.ca/adaptic/mesure-30810/

    Les $ de la mesure sont divisés en deux: 70% pour les élèves ayant un handicap et 30% pour les élèves avec une difficulté d'aprentissage (trouble ou non). Puisqu'il y a moins de $ dans le 30%, les CS sont obligées de prioriser. Elles doivent mettre des critères parce qu'il y a beaucoup de demandes.

    Pour le 30%, il n'est pas nécessaire d'avoir un diagnostic. S'il y en a un c'est un +.

    Il est important de dire que la décison doit se prendre dans la démarche entourant le PIA. Qui peut faire cette demande? Les intervenants qui travaillent avec l'élève. Il est bien important d'inviter le parent.

    Un parent seul ne peut demander à l'école d'acheter un ordinateur avec la mesure.

    Pour déterminer le logiciel approprié, il faut déterminer le besoin de l'enfant, le type d'aide (aide à la rédaction, aide à la lecture ou aide à la correction/révision) et la fonction d'aide (prédiction de mots, synthèse vocale...). Un nom de produit ne doit pas de retrouver dans le PIA (Word Q, Médialexie...). Par contre, dans votre demande vous allez devoir mentionner un nom de produit (certaines CS demandent de remplir un formulaire à joindre au PIA.

    L'ordinateur appartient à l'enfant tout au long de sa scolarité. Par contre, si celui-ci quitte pour le privé, la CS garde l'ordi. Si cette façon de faire vous dérange, un élève du privé a encore droit à l'aide financière aux parents et à la mesure 30810-2.

    La mesure 30810 mentionne que les CS ne peuvent interdire à un élève d'apporter son portable à la maison. Il a le doit si l'enseignant juge que c'est essentiel.

    Je profite de cette tribune pour dénoncer certaines CS qui attribuent 100% de la mesure aux élèves handicapés. Les élèves avec des difficultés sont complètement écartés.

    Bonne soirée! »

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  6. C'est une mesure très intéressante. Le problème est qu'il est difficile de détecter si un enfant dyspraxique de 1ère année aura besoin d'un ordinateur. Or, beaucoup de choses se jouent en première année. Si l'école est patiente, elle pourra attendre d'en savoir plus sur les forces et les faiblesses de l'enfant. Comme pour mon fils, la commission scolaire s'est précipitée pour établir un plan d'intervention après quelques jours en se basant sur LEURS conclusions, ces dernières ayant été établies de manière absolument subjectives (sans évaluations; les évaluations devaient avoir lieu par la suite pour confirmer leurs théories... erronées) et comme on dit, on partait dans la mauvaise direction. On a retiré notre fils de l'école. Aujourd'hui, je me dis que nous avons bien fait; le diagnostic a pris plusieurs mois; le diagnostic, c'est une chose, mais il faut que l'enfant entre dans l'écriture pour réellement s'apercevoir s'il lui faudra l'ordinateur pour poursuivre sa scolarité. La décision appartient à l'école ou à la commission scolaire, mais l'école seule n'est absolument pas compétente pour déterminer les accomodements, j'en suis persuadée (en plus, les écoles ignorent la dyspraxie). C'est absolument sur les directives d'un médecin compétent (neurologue) que doivent agir les intervenants. Même avec une ergo compétente que nous avons au privé, nous sommes dans l'attente. Nous n'avons plus à supporter la dictature des écoles et pour cela, j'ai déménagé en Ontario. Je suis affligée quand je vois des enfants qui font l'école à la maison et qui souffrent de dyspraxie parce que les parents n'ont pas le choix. Mais bon, j'espère de tout coeur que cette nouvelle mesure va arranger la situation des enfants.

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    1. non, ici il se fit aux notes, si l'enfant réussi quelques fois avec 60% donc toujours en échec ou 60% donc à risque, c'est pour la CS une ballise pour recevoir l'aide TIC. J'ai un document remit par la CS à cet effet.

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