25.4.12

Gérer les diagnostics (et l’après…)

Sans doute parce qu’une entité à la générosité débordante trouvait que je ferais un “pas-pire” travail de mère, j’ai hérité de deux enfants avec des besoins particuliers.

Bref, à peine sortie de la panoplie de rendez-vous et thérapies/rééducation pour ma grande fille, je viens de plonger tête première avec fiston dans ce merveilleux monde.

Ce qu’il y a de bien ?

- voir les signes avant-coureurs et faire des démarches dès la première inquiétude;
- savoir frapper aux bonnes portes, trouver les mots pour exprimer les faits observés;
- déjà connaître une excellente orthophoniste, qui devient la spécialiste de la moitié des membres de notre famille…

Ainsi, après presque trois ans d’attente, d’interventions, de questionnements et de rencontres, on en arrive à des hypothèses de dysphasie et dyspraxie verbale qui seront confirmées en début d’été. Avec d’autres petits «parasites» qui tournoient autour, mais pour l’instant,je ne vais pas entrer dans les détails…

Presque cinq ans après les premiers diagnostics reçus, je réagis différemment.

1) J’ai «vu» l’avenir

Il est bien difficile de comparer les enfants, mais avec des diagnostics semblables et des parents qui sont les mêmes, j’ai vu tous les progrès, réussites et barrières fracassées par ma grande fille. 

Les diagnostics ne me font pas ressentir de peur, je sais qu’en restant bien ancré dans le plan de nos interventions, on fera bien du chemin et je sais que chaque étape pourra être franchie avec succès en temps et lieux.

2) Je connais mes adversaires

Si mon premier réflexe à l’annonce des diagnostics fut de me procurer des livres (fort utiles!!) pour connaître les troubles qui entraient dans la vie de ma fille, j’ai pu passer par-dessus cette étape avec mon fils.

En plus, en tant que personne qui collectionne des ressources, des exercices et du matériel, je peux vous dire que je puise allègrement dans ces boîtes.  En blague, je dis parfois que c’est une belle façon de rentabiliser tout cet investissement !

3) Voir au-delà du handicap

Les troubles dont sont atteints mes enfants apportent leur lot de situations de crises, de frustration, demandent une routine bien établie en tout temps et une capacité de planification et d’anticipation élevée pour vivre dans l’harmonie,

Ça peut paraître gros (et ce l’est, croyez-moi!), mais après presque cinq ans dans cette «poutine», je peux vous affirmer que pour quelqu’un qui viendrait jeter un coup d’oeil chez nous, nous aurions l’allure d’une famille des plus normales. 

On a pu faire les adaptations nécessaires et elles passent maintenant inaçercues. Oui, un oeil attentif pourrait voir bien du matériel adapté (pictogrammes, coquilles insonorisantes, bientôt une chaise ergonomique…), mais ce n,est pas ce qui est mis en évidence.

4) Choisir comment vivre avec les diagnostics

Est-ce que je ressens parfois de la colère et/ou de la tristesse parce que je sais que le chemin de mes enfants est parsemé de difficultés liées à leurs handicaps ?  Bien certainement !

Cependant, j’adopte à tous les jours une manière d’être et d’agir qui sont positives, dans l’action et la recherche de solutions.

J’apprends à mes enfants à trouver des outils, des stratégies pour vivre des réussites.

Je démontre à mes enfants qu’ils sont capables de vivre des réussites et on les célêbre en grand !

Je cherche à connaître les forces de mes enfants, à faire jaillir leurs talents et leurs passions : peinture, musique, bicyclette: leurs goûts sont les miens !

5 commentaires:

  1. Bravo.... on me demande sans cesse comment je fais pour être aussi forte, aussi positive, malgré mes 2 garçons "différents", et je pense que tes mots réflète bien ma réalité à moi aussi. Je vais recommander cet article à tous mes contacts... Tu m'inspires, toi et toute la gang !!!

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  2. votre texte me donné d courage et vraiment j en ai besoin ébauches ce moment...je vois tout en noir ..on à diagnostique mon fils de 5ans et demi atteint d yn syndrome dysexecutif....
    votre texte est mon message d espoir du moment....
    je veux bien un petit coup de pouce en mr décrivant les aides,les pictogrammes que vous avez mis en place pour le quotidien de la maison...

    merci par avance
    Sabine
    dsjaniaud@orange.fr

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  3. Bonjour,

    Je suis heureuse que vous soyez sur la bonne voie. Le diagnostic, c'est bien si 1) si c'est suivi d'une prise en charge et si c'est reconnu à l'école pour des aménagements éventuels (c'est loin d'être le cas apparemment) 2) si c'est le bon diagnostic.
    Lorsque j'ai eu connaissance de la dyspraxie de mon fils, j'ai été soulagée parce que pour nous, on nous prévoyait "quelque chose de bien pire" par méconnaissance et par incompétence. Il est vrai que chez notre fils, c'est la motricité fine. En un an et demi de rééducation, ce n'est plus le même enfant. Chez nous, apparemment la dyspraxie est présente depuis plusieurs générations. Ni ma mère, ni moi n'avons obtenu de diagnostic. J'étais maladroite, j'ai eu quelques ennuis à l'adolescence mais qui n'en a pas?
    La volonté de vouloir mettre un diagnostic a tout prix sur mon fils dès 5 ans même erroné a fait qu'il a eu plus de maltraitances en garderie que moi j'en ai eu pendant toute ma vie.
    S'ils avaient eu un peu de patience, mais non, il fallait absolument étigueter l'enfant... La dyspraxie ne faisant pas partie du dictionnaire des garderies, bien évidemment on a essayé de lui trouver autre chose, même en le provocant et en le martyrisant. Les recherches montrent que la dyspraxie n'est parfois pas apparente avant un certain âge, surtout si elle est légère et seulement dans certains domaines.
    Cas isolé? Bien entendu, quand on parle d'une situation qui dérange, on fait de votre cas un cas exceptionnel!
    Mais non! Des témoignages, j'en ai eu... et plusieurs. D'autres parents voient les souffrances subies par leur enfant à l'école et personne ne fait rien. La priorité, je le dis et je le répète, c'est de faire reconnaître la dysrpaxie comme un handicap au même titre que d'autres handicaps (à l'école surtout) et refuser les diagnostics de substitution (du type TDAH au mieux). 6 % des enfants sont concernés. Donc oui, le diagnostic, c'est très bien si... c'est suivi de faits et d'actions. Si ça ne sert à rien... je préfère nettement ma situation que celle dans laquelle s'est trouvée mon fils.

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  4. Bonjour, jai 22ans je suis dyspraxique et je pense qu'il faut pas voir cela comme un handicape. il faut voir les choses autrement et toujours se surpasser se donner des objectifs et faire en sorte de les atteindres bien sur sa prend du temps d'adopter cette façon de voir les choses ainsi. je vous laisse mon mail si vous voulez échanger.
    renoirmelanie@yahoo.fr

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