16.10.13

Les habiletés sociales «dans la vraie vie»

Il y a ceux pour qui les codes qui régissent les interactions sociales sont acquis.  Pour d'autres, c'est plus difficile.

J'ai eu le goût aujourd'hui d'aborder la délicate question des habiletés sociales.

Très tôt dans le cheminement de mes enfants, j'ai été sensibilisée par les spécialistes que l'on côtoyaient à non seulement faire une rééducation du langage et de la motricité, mais également un enseignement très explicite des bons comportements à adopter avec notre entourage.

Lorsqu'on visitait les membres de notre famille, j'énonçais les règles : dire «bonjour», «s'il-vous-plait et merci», faire une belle demande.

Au parc ou lorsque des amis venaient jouer à la maison, j'étais pratiquement toujours en présence des enfants (au tout début, maintenant je tends l'oreille!) : je jouais littéralement le rôle de «traductrice des scénarios sociaux».


Mes enfants ne comprenaient pas nécessairement comment gérer la présence de quelqu'un qui s'invite dans leur monde. La communication était difficile. Les amis jouaient d'une certaine manière, mes enfants démontraient à l'occasion des comportements rigides et sans des talents de diplomate, plusieurs amitiés auraient été vouées à l'échec.

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J'ai bien aimé l'initiative du Bouclier (notre centre de réadaptation) d'offrir aux enfants un atelier de plusieurs rencontres baptisé «Sociolo».  Chaque heure était dédiée à un comportement : attendre son tour, faire une demande, ne pas envahir la bulle de l'autre, etc.

Maintenant que l'ère du préscolaire est derrière nous, il faut toujours veiller sur certains aspects de la vie sociale.

Avec deux enfants à l'école primaire, je dois souvent demander à mes enfants de verbaliser ce qui se passe lorsqu'il y a un conflit.  Je suis témoin alors de réactions très diverses:

- Suite à un conflit, on souhaite éviter l'ami en question. Une forme de boycott.
- Rien n'y paraît mais le soir venu, au coucher, le chat sort du sac. Déversement de larmes, anxiété, tout y passe.

Peut-être comme plusieurs d'entre vous, mes enfants ont de la difficulté à décoder ce qui se passe lors d'une situation de conflit.  (Parfois même, en tournant et retournant la chose, il n'y a même pas de chicane!)

Je me fais une règle d'or de laisser mes enfants régler leurs conflits (bien sûr, en cas d'intimidation, je suivrais la procédure établie par l'école). Ensemble, nous tentons de trouver des solutions. Ensemble, nous pratiquons des phrases-clés.

Si je sens que la situation est complexe, je pose une action supplémentaire en écrivant une note à l'éducatrice spécialisée de mes enfants. Elle a une perspective que je n'ai pas et, au besoin, peut aider à dénouer une impasse.

Ces situations peuvent survenir également à l'adolescence.  À chaque année, les intervenants de l'école où j'enseigne ciblent des élèves et organisent des midis-rencontres pour discuter avec eux des amitiés, de ce qui est accepté et inadmissible.

Bref, un contrat pour encore plusieurs années !

En terminant, je vous dirige vers un excellent article du CHU Sainte-Justine qui vous aidera sûrement à choisir les meilleures interventions pour aider vos enfants.

1 commentaire:

  1. Bravo Isabelle!
    Tu arrives à parler d'un sujet délicat avec beaucoup de doigté.
    Ton billet est vraiment intéressant.

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